L’article « Le Carnaval des animaux » a été publié à l’origine dans le numéro de décembre 2014 d’Air Canada enRoute.
Sur la pente douce que gravit la voiturette de golf qui me mène à ma villa du Nayara Springs, je perds mes repères. Des héliconies pendent à ma gauche, des fougères aux feuilles surdimensionnées forment un pont au–dessus du chemin et l’Arenal, volcan au cône presque parfait, fume doucement en arrière–plan. Je me sens comme dans Le parc jurassique. Un tyrannosaure surgirait que je ne serais pas surprise. Je serais effrayée, mais pas surprise.
Je suis venue dans la région, une des plus biodiversifiées au monde, avec l’intention de voir le plus d’animaux possible. Avec ses restos romantiques aux lumières tamisées, ses chemins de pétales de roses et les somptueux bouquets d’oiseaux de paradis qu’on a disposés partout, mon hôtel, une série de villas avec piscine d’eau thermale privative nichées dans le parc national du volcan Arenal, attire les amoureux en lune de miel. Mais si l’on fait fi de toute cette dentelle, on réalise que c’est aussi un repère pour amants… de la nature. C’est pratiquement un service d’ornithologie à domicile. Des dizaines d’espèces d’oiseaux et plusieurs mammifères traversent la propriété et en font le repaire idéal de l’animaliste un peu paresseux : on observe les colibris de sa terrasse, les perroquets de la piscine à débordement et les motmots en marchant de sa terrasse à la piscine.