Dr Chung Comment avez–vous décelé la covid–19 avant les Centers for Disease Control and Prevention américains et l’Organisation mondiale de la santé avec l’IA ?
Dr Khan Afin de déceler les premiers signes de menaces, notre système utilise l’IA pour traiter un vaste volume de données dans 65 langues, en quête d’indicateurs d’épidémie pour plus de 100 maladies et syndromes, 24 heures par jour, 365 jours par année. Outre les signalements officiels d’épidémies effectués par les organismes publics, il analyse les informations publiées sur les médias numériques, les blogues sur la santé et d’autres sources en ligne.
Le système a retenu, le matin du 31 décembre 2019, un article venant de Wuhan, en Chine, qui décrivait une éclosion inhabituelle de cas de pneumonie. L’événement a retenu mon attention, en raison du nombre de parallèles avec l’émergence du SRAS de 2003. Mon équipe a soumis les résultats de cette analyse pour publication dans la revue scientifique en libre accès avec comité de lecture Journal of Travel Medicine, le 8 janvier 2020, pour rendre l’information accessible à tous.
Dr C En 2019, Air Canada a été le premier transporteur à s’abonner à Insights de BlueDot suite à des flambées de fièvre d’Ebola. Quel en est le plus grand avantage pour les passagers ?
Dr K La tranquillité d’esprit. Les passagers devraient savoir qu’Air Canada utilise au quotidien le logiciel de risque de BlueDot pour suivre et mesurer le risque de maladies infectieuses mondiales. Ça favorise la prise de décisions opportunes pour protéger la santé et la sécurité des passagers et membres d’équipage.
Dr C Comment l’accès à l’IA a–t–il permis à Air Canada d’ajuster ses protocoles de sécurité ?
Dr K Air Canada utilisait les données de BlueDot sur les épidémies bien avant la pandémie de covid–19. Grâce à des alertes rapides de maladies, dont une éclosion de rougeole à l’aéroport international de Hong Kong et une du syndrome pieds–mains–bouche dans un complexe des Antilles, Air Canada a vite pu mettre en place des mesures de détection et d’assainissement pour protéger ses équipages et ses passagers.
Dr C Comment l’IA peut–elle aider à réduire le risque, à améliorer la résilience et à définir l’avenir des voyages ?
Dr K Le mot–clé est résilience. Nous devons parer aux épidémies qui circulent sans cesse dans le monde. L’intelligence artificielle aide à déceler et à évaluer rapidement les menaces sanitaires, que l’intelligence humaine permet ensuite de contextualiser. J’estime que la combinaison des intelligences humaine et artificielle renforcera l’ensemble de la société, dans laquelle les organisations et les personnes auront la capacité de se protéger et de veiller au monde qui nous entoure. C’est ainsi que nous bâtirons notre résilience.