Sur la route des pow-wow au Québec

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Une danseuse Wendat gagne le nom de « jambes de fer » après avoir interprété 17 chansons d’affilée lors d’un pow–wow à Wemotaci, au Québec. En plus, quatre autres expériences culturelles autochtones.

Nous sommes à Wemotaci en septembre, assez loin dans la nature pour ne pas avoir de réseau cellulaire ou de wifi. Encore en regalia, l’habit culturel porté pour danser, je mange un morceau de la tarte aux bleuets qu’une kokum (grand–mère, en langue crie) a préparée en tentant de ne pas en échapper sur ma jupe satinée. La vérité, c’est que c’est ma troisième pointe et que je suis beaucoup trop heureuse pour m’arrêter. Mélangés aux chants, le rire des enfants et les clochettes des tenues cérémonielles résonnent. Le soleil se couche déjà, mais cela ne mettra pas fin aux danses, bien au contraire.

Autochtones et allochtones sont réunis, sur le sol et dans les estrades, quand le maître de cérémonie annonce le début imminent de l’Iron Contest. Nous sommes tous frappés de surprise et excités, sachant que cela veut dire que l’endurance physique et mentale des danseurs de plusieurs catégories d’âge, tous styles confondus (jingle, fancy, fancy shawl, grass, traditional, etc.), sera mesurée par une danse qui se poursuivra jusqu’à ce qu’il ne reste plus qu’un seul danseur debout. Cela peut durer quelques minutes, cela peut durer des heures.

« Tu restes avec nous ou tu t’essaies ? » me demande une connaissance avec un sourire plein de défi. Ricaneuse, je réponds : « Si j’arrive à danser 15 minutes sans m’arrêter, je serai très fière », et je me dirige vers l’aire de danse.

Illustration de deux femmes autochtones et d'un homme en tenue d'apparat dansant au clair de lune.
    Illustration : Hawlii Pichette

Nous formons un cercle. Au centre, les danseurs, hommes, femmes, personnes bispirituelles ; autour, les groupes de tambours qui alterneront d’un chant à l’autre et les juges qui s’assureront d’éliminer graduellement les participants, et enfin, la communauté : le public. Pour éclairage, un lampadaire en bordure du terrain. La danse tournera dans le sens horaire. Les pauses ne sont pas permises. C’est parti.

Plusieurs pensent que ce type de compétition est une épreuve physique, mais c’est surtout dans la tête que cela se passe. La musique commence, tout ce qui n’est pas la danse perd sa consistance, le temps n’a plus de sens. Dans le flou, je pense à mes grands–mères, j’entends les gens crier mon nom et je sens la douleur monter dans mes jambes. Je passe près d’éclater en larmes et d’abandonner plusieurs fois avant de finalement m’immobiliser. Seule.

« Notre gagnante, avec un record de 47 minutes, 9 secondes et 52 centièmes, ou 17 chansons… Wow ! Nous t’appellerons désormais Iron Legs » entend–on au micro pendant que le cercle se referme sur moi. On est tous là, ensemble. Des félicitations, des accolades, des blagues sur la tarte aux bleuets dont je me suis empiffrée juste avant, des jeunes qui me disent qu’ils s’entraîneront fort pour battre mon record l’an prochain. Peut–être qu’ils le feront, mais le sentiment d’unité, de communauté et de joie incomparable restera le même.

La route des pow–wowPlusieurs emplacements, QC

Autres expériences culturelles autochtones

Attrapeurs de rêves fabriqués à la Mādahòkì Farm
    Photo : Andre R. Gagne

Fabriquez capteurs de rêves et poupées
Nepean, ON

 
À la Mādahòkì Farm, centre communautaire et refuge de chevaux spirituels ojibwés (race menacée), fabriquez capteurs de rêves et poupées d’enveloppes de maïs en apprenant l’histoire et le symbolisme de ces artisanats traditionnels autochtones.

Perles florales de Borealis Beading
    Photo : Melanie Gamache

Créez du beau avec des perles
Sainte–Geneviève, MB

 
Apprenez l’art délicat du perlage autochtone et créez une œuvre digne d’être exposée à Borealis Beading. Une artiste détaillera l’origine, les usages et l’importance de diverses créations métisses traditionnelles. Ne vous reste plus qu’à prendre perles et aiguille.

Mocassins pour femmes de Métis Crossing
    Photo : Lemons for Days

Fabriquez vos mocassins
Smoky Lake, AB
 

Dirigé par une artisane autochtone de Métis Crossing, cet atelier enseigne la fabrication de mocassins à base de peaux, de crin de cheval, de perles et de fil à broder selon des techniques traditionnelles. Apprenez l’histoire de ces chaussures tout en créant un souvenir stylé.

Un groupe de personnes tissant des peaux de tambour à Lennox Island
    Photo : Tourism PEI/Berni Wood

Tissez une peau de tambour
Île Lennox, PE
 

Essayez–vous à la confection de tambours sous la direction d’animateurs qualifiés de la Première Nation de Lennox Island. Vous vous initierez à la musique, à la culture et au patrimoine des Mikmaq en assemblant un tambour à la peau d’orignal à rapporter chez vous.