L’histoire des roches de la vallée de la rivière, à Edmonton

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Une poète nêhiyaw écoute la terre en remontant le temps et la vallée de la rivière, à Edmonton, et six autres expériences autochtones en nature.

Le soleil est encore haut sur les Prairies quand je rejoins Keith Diakiw, géologue métis et fondateur de Talking Rock Tours, près du John Walter Museum, dans la vallée de la rivière Saskatchewan Nord, à Edmonton, plus grand espace vert urbain d’Amérique du Nord. Le musée, qui comprend deux cabanes en bois équarri et une résidence victorienne, est un lieu patrimonial honorant un des premiers colons européens à s’établir hors de Fort Edmonton. Mais nous ne sommes pas là pour le visiter.

M.  Diakiw m’accueille avec une ceinture fléchée métisse. En la drapant sur mes épaules, il me déclare Métisse honoraire pour la soirée. Son quinquisaïeul, Joseph Ouellette Sr., s’est sacrifié à la bataille de Batoche, en 1885, dernière offensive de la rébellion du Nord-Ouest dirigée par Louis Riel. Il me parle des parcelles de sa famille sur la rivière, de son enfance à Hinton, en Alberta, où il a appris à aimer la montagne et les roches, et de ses débuts comme guide dans la vallée, au parc national Elk Island, dans les badlands du sud de l’Alberta, à Nordegg et à Leduc après qu’il a quitté son emploi de 9 à 5 dans le secteur pétrolier.

À mon tour de me présenter. Mes ancêtres matrilinéaires sont ayisiyiniwak, issues des habitants originels de ce territoire. Ces femmes forment une lignée ininterrompue jusqu’à moi, qui suis une iskwew nêhiyaw (une Crie des Plaines) membre de la Première Nation d’Alexander. M. Diakiw acquiesce. Il comprend que mon histoire est entretissée avec la vallée, jadis lieu cérémoniel et de troc qui est aussi la dernière demeure de nombreux membres de ma famille, proche et éloignée.

Illustration d'un sentier à travers une forêt
    Illustration : Hawlii Pichette

Depuis un banc du parc, nous regardons l’impétueuse kisiskâciwani-sîpiy, ou rivière Saskatchewan Nord, où M. Diakiw attire mon attention sur les stries visibles sur les hautes berges escarpées. Près du niveau de l’eau, une bande crayeuse pâle parcourt la roche gris ardoise tel un ruban déchiqueté. La couche de cendre, explique M. Diakiw, correspond à l’éruption il y a 7700 ans du mont Mazama, en Oregon. J’ai passé bien du temps dans la vallée, mais j’ignorais qu’une des plus violentes éruptions des 10 derniers millénaires était inscrite dans le paysage.

Notre balade nous mène après un tournant au lieu de sépulture traditionnel de Rossdale, où se dressent des poutres rouillées censées représenter un mîkiwahp, ou tipi. M. Diakiw me demande si j’accepterais une purification par la fumée ici, et je fais oui de la tête. Doucement, il forme une boule de sauge qu’il dépose dans une coquille avant de l’allumer. Avec nos mains, nous dirigeons la fumée vers nos visages et nos corps. Ce rituel est peu familier pour bien des gens qui font ces visites guidées, me dit M. Diakiw. Ils repartent avec cet apprentissage.

Sur l’autre rive, nous allons au ᐄᓃᐤ (ÎNÎW) River Lot 11∞, un parc d’art où six installations d’artistes autochtones dépeignent l’histoire d’Edmonton. Nous nous arrêtons devant deux grosses tortues de béton aux carapaces décorées de mosaïques colorées, œuvre baptisée Mamohkamatowin (L’entraide) par le célèbre artiste cri Jerry Whitehead. En explorant les scènes carrelées sur le dos des tortues, entre oiseaux-tonnerres et charrettes de la rivière Rouge, j’apprécie d’un œil neuf la wâhkôhtowin (la nature interconnectée du vivant), le principe cri qu’aspire à honorer M. Diakiw dans ses visites guidées. Notre balade a duré trois heures, mais nous avons parcouru des millénaires.

Talking Rock Tours — Edmonton, AB

Autres expériences autochtones en nature

Équitation avec Painted Warriors Ranch
    Photo : Roam Creative

Équitation
Comté de Mountain View, AB
 

Au Painted Warriors Ranch, sur les contreforts des Rocheuses, Tracey Klettl et Tim Mearns enseignent les rudiments de la vie dans l’arrière-pays, de l’orientation dans la nature et du pistage tandis que vous allez à cheval (bimoomigo, en ojibwé) avec eux.

Pêcher du poisson avec Arctic Bay Adventures
    Photo : Jenny Wong

Traîneau à chiens et pêche
Arctic Bay, NU
 

Rendez-vous en motoneige à la limite de la banquise du bras Admiralty, au nord de l’île de Baffin, et faites du campement d’Arctic Bay Adventures votre base (traîneau à chiens, pêche, observation d’oiseaux et exploration en quête d’ours blancs, de phoques, de narvals et de bélugas).

Observation des baleines en couple avec le Klahoose Wilderness Resort
    Photo : Dolf Vermeulen

Observation d’ours et de baleines
Baie Desolation, BC
 

Le Klahoose Wilderness Resort, de propriété autochtone, offre une excursion guidée en bateau d’une demi-journée sur les flots purs de la baie Desolation, où vous pourriez observer épaulards et baleines à bosse dans les eaux profondes ainsi qu’ours noirs et grizzlis sur les berges.

Une balade en canoë pour 10 personnes avec Gros Morne Aventures
    Photo : Sprout Marketing

Rabaska
Parc national du Gros-Morne, NL
 

Grâce à Gros Morne Adventures, naviguez en rabaska à 10 places sur les eaux calmes des fjords et parmi les paysages paisibles du parc. Votre guide apprendra à votre groupe à pagayer à l’unisson tout en détaillant la géologie du parc et l’histoire de cette grande embarcation.