Entrez dans la blanche et grise galerie d’art Whiskeyjack, de style Art déco, au centre–ville d’Edmonton, et vous serez accueilli par l’odeur du café cri se mêlant aux effluves sucrés–salés du sandwich barbecue aux trois baies et du ragoût de canard, signés par le chef Scott Jonathan Iserhoff. C’est ici que se trouve Pei Pei Chei Ow (prononcez pi–pi–s–chiu), un café de commandes à emporter doublé d’une entreprise axée sur l’alimentation et l’éducation, l’une des facettes de ce cocon immersif de cuisine, d’art et de culture autochtones. La galerie de l’artiste Lana Whiskeyjack, où acheter œuvres d’art, bijoux et articles de cuisine autochtones, y est adjacente.
Quand il était adolescent, l’émission préférée de Scott Jonathan Iserhoff était Cooking with the Wolfman : « Le chef des Premières Nations David Wolfman était la seule personne à laquelle je pouvais m’identifier, qui avait la même couleur de peau que moi, qui avait une tribune et qui parlait de fumer du gibier et de revenir à notre régime alimentaire (autochtone). » Mais M. Iserhoff n’arrivait pas à trouver ses repères à l’école de cuisine de London, en Ontario, alors il a renoncé. C’est en cuisinant au très réputé Uccellino, à Edmonton, qu’il a compris qu’il en avait assez « de cuisiner les plats des autres ». Le soutien de son épouse d’origine ukrainienne, Svitlana, ainsi qu’un « rêve fou » (« Je cuisinais à l’Uccellino et un orignal, cette grosse bête, a uriné dans ma coûteuse huile d’olive ») l’ont incité à changer de cap.