Penny Oleksiak, la nageuse adolescente qui a charmé le Canada en remportant l’or, l’argent et deux fois le bronze aux Jeux olympiques de Rio en 2016, vient d’avouer avoir peur de l’eau. Euh, de l’eau libre. « C’est les requins. Je regardais la “Shark Week” avec mes frères et sœurs et c’est resté gravé », raconte-t-elle depuis Fort Lauderdale, en Floride, où son camp d’entraînement se déroule à quelques minutes de la plage. « Vous ne me verrez jamais dans l’océan. » Ce n’est pas comme si elle avait vraiment le temps de patauger dans l’Atlantique ces jours-ci. La jeune femme de 19 ans se prépare pour les essais olympiques et paralympiques canadiens 2020, présentés à la fin du mois de mars au Toronto Pan Am Sports Centre (sa piscine locale), qui détermineront quels athlètes iront à Tokyo en juillet. Nous avons jasé avec elle, après une journée d’entraînement, de ses attentes face aux Jeux olympiques, de cuisine, de voyage et de nouvelles amies célèbres.
enRoute Quel est votre objectif, côté état d’esprit, à l’approche des Jeux olympiques cet été ?
Penny Oleksiak De retrouver celui dans lequel j’étais avant Rio. J’étais très excitée d’aller au Jeux, j’avais juste du plaisir. J’essaie de regagner cet état qui me fait nager par amour et par plaisir.
ER Tout cet entraînement, on y survit comment ?
PO L’équipe est tissée serré, surtout l’équipe féminine. Nous savons toutes les cinq que, lorsqu’on est en Floride, il faut s’appuyer, car l’entraînement est difficile et peut être démoralisant. Mais de savoir que toutes ces filles sont derrière moi aide beaucoup.
ER Vous avez déjà déclaré ne pas vouloir décevoir le Canada. Est-ce quelque chose qui vous habite encore ?
PO Ça me perturbe moins qu’avant. Après les Jeux de Rio et pendant l’année 2017, j’y pensais sans cesse. Mais j’ai accompli beaucoup de travail sur le plan mental, et j’ai appris à me faire confiance et à apprécier davantage ce que je fais. Aujourd’hui, je suis plus sûre de moi et je me mets moins de pression.
ER Quel genre de travail sur le plan mental ?
PO J’ai lu quelques livres sur l’idée de prioriser les choses sur lesquelles on a le contrôle et de délaisser les autres. J’ai parlé avec beaucoup d’athlètes, et presque tous ont du mal à y arriver. J’ai aussi rencontré des psychiatres et des thérapeutes, simplement pour apprendre à regarder vers l’avant.
« Je suis plus sûre de moi et je me mets moins de pression. »
ER À propos d’autres athlètes, on vous a vue à un match des Raptors avec la star du tennis Bianca Andreescu. Racontez-nous votre rencontre.
PO Je l’ai textée pour la féliciter après sa victoire au US Open. Elle m’a répondu par texto en me demandant comment j’allais. Je lui ai dit que si un jour elle cherchait quelqu’un de son âge à qui parler ou avec qui communiquer, je serais là. Et on a décidé d’aller voir un match des Raptors. Après, on s’est retrouvées chez moi presque chaque soir, à regarder la télé, à jouer avec mon chien, Norman, à refaire le monde. On est de vraies amies, pas juste deux collègues ou deux athlètes.
ER Que faites-vous à temps perdu ?
PO Après la piscine, je vais d’habitude faire des poids, alors je n’ai pas beaucoup de temps libre. Quand j’en ai, je promène Norman, je sieste ou je cuisine.
ER Vous aimez cuisiner ? Pourriez-vous organiser une réception ?
PO Je pourrais recevoir deux ou trois personnes, mais une réception me stresserait. Je ferais sans doute du guacamole avec des tortillas, peut-être du pain à l’ail et un plat au four.
ER Où vous entraînez-vous à Toronto ?
PO Hors piscine, je m’entraîne au Tidal CrossFit Danforth. C’est près de mon ancienne école secondaire et j’y ai un entraîneur depuis l’âge de 12 ans. Le dimanche, j’essaie d’aller au cours de SoulCycle, parce que le cardiovélo favorise l’endurance. Sinon, je nage au Pan Am Sports Centre.
ER Avez-vous des rituels de voyage ?
PO J’achète des chaussettes pour mon père partout où je vais. Sa paire préférée (aux rayures bleues et jaunes), je l’ai dénichée en Suisse. Je vais dans n’importe quelle boutique qui semble tenir des chaussettes flyées. Sinon, on en trouve souvent des pas mal à l’aéroport.
ER Allez-vous explorer Tokyo si vous y êtes cet été ?
PO Ma sœur et moi pensons rester après les Jeux. Elle est en urbanisme et souhaite voir les bâtiments et découvrir l’aménagement de la ville. Ma mère, elle, aimerait aller à Hawaii, et j’avoue que ce serait un voyage plus que bienvenu après Tokyo
ER Y a-t-il un truc que vous avez fait aux derniers Jeux que vous auriez envie de refaire ?
PO Faut que j’aille au McDonald’s gratuit du village ! J’ai pris des croquettes de poulet et un milk-shake la dernière fois. J’aime me gâter après une bonne course.
Le Questionnaire
- Essentiel en cabine Un loup, une couverture, un petit oreiller, des bas de contention et de l’huile essentielle pour dormir en avion.
- Truc de voyage Toujours traîner un chargeur sans fil : j’utilise celui qui est intégré à ma valise Away.
- Voisin de rêve en avion Quelqu’un de silencieux ; moi, je veux dormir.
- Premier souvenir de voyage Saint Paul, au Minnesota, en voiture avec ma famille pour le repêchage 2011 de la LNH. [Son frère, Jamie Oleksiak, défenseur pour les Stars de Dallas, a été sélectionné 14e au repêchage].
- Le voyage a le pouvoir de… Nous rapprocher et nous rendre heureux.
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