Bar Prima à Toronto prend la septième place sur la liste des 10 Meilleurs nouveaux restos d’Air Canada en 2024.
Bar Prima
Toronto, ON
À l’étroit dans le coude d’une banquette, je me sens comme dans une lampe de génie. En uniforme élégant avec veston, nœud pap et épinglette en émail, les serveurs glissent sans bruit dans la salle aux reflets d’or. Le plafond doré brille comme si on l’avait astiqué plus d’une fois. Le clou de la déco, un bar en marbre noir, luit de la lumière ambrée d’appliques antiques. L’ambiance est mélancolique. Le chic, sans prétention.
Ceux qui connaissent les chefs Craig Harding et Julian D’Ippolito connaissent la lasagne aux 100 couches, célèbre spécialité de La Palma, où le duo s’est formé avant d’ouvrir le Constantine puis cette nouvelle salle de nostalgie. Avec ces deux-là, la magie est dans les détails invisibles. Prenez le menu italien, tant de l’Ancien que du Nouveau Monde. À première vue, il est succinct. Mais la concision est voulue. Elle vise à encourager la discussion avec les serveurs attentionnés.
Jaser avec notre serveur nous apprend qu’il y a de l’ingéniosité dans l’air, gracieuseté du premier chef D’Ippolito et du chef de cuisine Nicholas Iaboni. Des pétoncles grillés passent pour des huîtres Rockefeller. Les palourdes sur pain grillé baignent dans une sauce aux palourdes safranée et hyper saumâtre rehaussée de pâte de piments, de beurre et de plein d’herbes fraîches ; le pain ramollit et le bouillon s’épaissit. Une agliata verde, précurseur crémeux et fromagé du pesto, donne du punch aux pâtes primavera aux pois et asperges.
Au dessert, nous optons pour le tartufo au gianduja, dôme de semifreddo quasi fondant enrobé de chocolat. C’est tout à fait éthéré et absolument divin. Qui ne s’en contenterait pas ?
À ne pas manquer : Les détails rétro, comme les lampes-horloges aux bouts du bar et les porte-cigarettes antiques (collection personnelle de M. Harding) dans lesquels on remet l’addition.