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Donna’s

TORONTO, ON

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Appelons ça un décor géronto–chic. Les proprios de ce resto de quartier en brique au revêtement fuchsia l’ont baptisé Donna’s pour évoquer le côté cool d’une mamie (donna, en italien), bohème d’un certain âge au style rétro et résolument sympa. Ils ont mis dans le mille : look salle de jeux des années 1970, plantes en pot, affiches vintage, collection de vinyles et logo tout droit sorti de la série The Mary Tyler Moore Show. Le tout sied parfaitement à la cuisine un tantinet modeste de trois anciens du Momofuku, qui, paradoxalement, brille par son brio et sa précision.

23 octobre 2019
Une sélection de salades
Vue extérieure de la fenêtre avant de Donna
   

Les origines diverses du trio (le chef Peter Jensen, danois, est marié à la gérante de salle canadienne Ann Kim, et le chef Jed Smith est britannique) expliquent sans doute le mal qu’on a à distinguer d’où viennent les plats du Donna’s. Une assiette en grès moucheté présente des tranches froides de rôti de porc rosé, coiffées d’une lamelle d’endive couleur crème au beurre et modérément assaisonnées d’estragon, d’aïoli à l’huile de sprat et de poivre noir.

C’est ce que j’imaginerais manger lors d’un piquenique dans une campagne scandinave. La salade de petits pois, de frisée et de mange–tout sur son lit de purée de pois, rehaussée d’une éclatante vinaigrette de jus de jalapenos marinés, d’oignon noirci et de quelques gouttes de citron, pourrait égayer un déjeuner français du dimanche.

Assortiment de haricots cuits avec perilla, tomates et un peu de piment, jambon affiné maison, moules marinées et verdure
Un assortiment d’images prises au restaurant Donna’s
   

Une assiette en grès moucheté présente des tranches froides de rôti de porc rosé, coiffées d’une lamelle d’endive couleur crème au beurre et modérément assaisonnées d’estragon, d’aïoli à l’huile de sprat et de poivre noir. C’est ce que j’imaginerais manger lors d’un piquenique dans la campagne scandinave.

Et tout comme chez une mamie full chill, l’ambiance accueillante s’accompagne d’une trace de rébellion et de sagesse. Voulant casser le moule étouffant du mode de vie associé à la restauration haut de gamme, le trio a sciemment créé un lieu de travail familial, propice à la conciliation travail–vie personnelle et où l’on fait la promotion de la diversité et de la tolérance en cuisine, dans l’espoir de provoquer un effet de proximité. Avec en vitrine un manifeste encadré où on peut lire : « Tolérance zéro envers la transphobie, l’homophobie, les agressions physiques… » le Donna’s prêche sans radoter. Respect aux aînés.

La tortilla espagnole
Une serveuse prenant une commande d'une table de deux
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