Air Canada agit contre le trafic illicite des espèces sauvages

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Comment freiner le trafic illégal des espèces sauvages ? En stoppant l’accès au marché aux trafiquants de tous produits illicites issus de la flore et de la faune. Et c’est là que les transporteurs – dont les sociétés aériennes – peuvent agir.

Si Air Canada est surtout associée au service passager, une de ses divisions, Air Canada Cargo, est le plus grand fournisseur de services de fret aérien du pays (en terme de capacité), desservant plus de 300 destinations. Sa forte activité internationale permet au transporteur d’influencer significativement la préservation de la faune. Air Canada a récemment renforcé son engagement pour contrer l’extinction et assurer le bien–être des animaux en signant la Déclaration du Palais de Buckingham (DPB), qui comporte 11 engagements pour les transporteurs mobilisés contre le trafic illicite de la faune.

« Protéger l’environnement, notre santé et notre sécurité signifie aussi de s’assurer que les animaux ne soient pas déplacés illégalement », indique Linda Kudzman, Chef de service – Système et programmes de gestion de l’environnement à Air Canada.

08 octobre 2020
L'équipe d'Air Canada Cargo devant son siège social
Les membres des équipes d'exploitation, de procédures, de formation et de commercialisation d'Air Canada Cargo à Montréal reçoivent la toute première certification CEIV Logistique des animaux vivants par des représentants de l'IATA.   Photo : Air Canada

Convocation royale contre le trafic illicite de la faune

Le groupe Unis pour la faune et la flore, dirigé par le prince William, duc de Cambridge, et la Fondation royale, a mis sur pied en 2014 une escouade tactique regroupant du personnel d’aéroports, d’entreprises de livraison, de transporteurs aériens et des forces de l’ordre. Toute l’année 2015, l’équipe a tenu à Londres, Genève et Dubaï des rencontres avec des experts du droit, de la préservation, du transport et des douanes.

La DBP est née de ces démarches : un ensemble d’engagements permettant aux transporteurs du secteur privé d’identifier et de contrer le braconnage. L’ampleur véritable de la situation peut être difficile à cerner.

« Il s’agit d’une industrie de 50 milliards de dollars par année, explique Teresa Ehman, directrice principale, Affaires environnementales, Air Canada. C’est la valeur estimée du trafic illicite de la flore et de la faune (vivante, morte ou en parties) envoyé là où il existe une demande. »

La DBP mise sur une politique de tolérance zéro du trafic illicite des espèces sauvages, une communication plus fluide des activités illégales et l’adhésion la plus généralisée possible des acteurs du secteur des transports envers ses engagements. Ces mesures veulent limiter les activités de braconnage en freinant le transport de produits illicites vers les marchés lucratifs.

Deux rhinocéros paissant dans l'herbe ensemble en Afrique
   Photo : Wade Lambert

Tenir nos engagements

Au moment du lancement de la DPB en 2016, Air Canada venait d’adopter sa politique visant à refuser le transport international de trophées de chasse de lion, léopard, éléphant, rhinocéros et de buffle du Cap, conformément à son engagement de longue date envers la protection des espèces en voie de disparition dans le cadre de la Convention sur le commerce des espèces de faune et de flore menacées d’extinction (CITES).

La compagnie aérienne avait également envisagé de signer immédiatement la DPB, mais voulait s’assurer qu’elle pourrait respecter les 11 engagements. À l’époque, il n’existait aucun mécanisme assurant aux signataires la traçabilité de leurs efforts, car Unis pour la faune et la flore ne dispose pas de pouvoirs réglementaires.

« La question n’était pas de signer ou non la déclaration, c’était simplement de trouver le bon moment pour le faire, précise Mme Kudzman. Notre priorité, en tant que signataire, est de pouvoir nous engager pleinement. C’était essentiel pour Air Canada de pouvoir respecter notre signature. »

En 2019, l’Association du transport aérien international (IATA) a instauré un programme de certification contre le commerce illégal d’espèces sauvages (IWT) inspiré de la DBP. Air Canada a complété l’évaluation IWT de l’IATA et est maintenant le premier transporteur aérien nord–américain à obtenir la certification.

Un troupeau d'éléphants d'Afrique
   Photo : Harshil Gudka

Impact environnemental à portée humaine

Bien qu’Air Canada ait pris la décision d’adhérer à la DBP avant que les effets planétaires de la Covid–19 ne soient connus, le programme souligne le lien à établir entre notre espèce et l’environnement naturel.

« Il faut reconnaître la relation entre le traitement fait à la faune et l’éclosion de maladies zoonotiques pouvant contribuer à des pandémies mondiales, indique Ehman. À titre de transporteur aérien, nous devons nous interroger sur notre rôle en ce qui concerne la vie sauvage ou la préservation et la biodiversité. »

Une tortue de mer nageant éclairée par la lumière du soleil pénétrant l'océan
   Photo : Naja Bertolt Jensen

Malgré les interruptions de service de 2020, Air Canada Cargo a poursuivi ses engagements envers la DPB. La division a annoncé la signature de la déclaration le 16 juin lors de la journée mondiale des tortues marines et elle continue à promouvoir la sauvegarde de la faune, de la flore et de l’environnement.

« Je crois que la Covid est l’occasion de faire une pause et de réfléchir à l’impact de chacun de nos gestes dans un monde interconnecté, ajoute Kudzman. Cela renforce tout ce en quoi nous croyons. »