En matière de millésimes et de cépages, la coupe est pleine. Il y a assez de vins dans les caves de l’Ancien et du Nouveau Monde pour qu’on puisse en siroter un verre chaque jour de sa vie sans jamais boire exactement le même. Mais ceux qui ont le palais sensible savent aussi qu’il se peut que chaque verre d’une même bouteille ait un goût distinct. Comme l’explique Véronique Rivest, sommelière de renommée mondiale, tout, de votre plat à votre humeur, peut colorer votre appréciation d’un vin. Y compris boire en avion.
« L’avion est un environnement radicalement différent de votre salle à manger », affirme Mme Rivest, qui choisit les vins pour la classe Signature et la Classe affaires d’Air Canada. En vol, la pression atmosphérique et l’humidité diminuent et le bruit de fond augmente ; or tous ces facteurs agissent sur nos sens, dont l’odorat, qui compte pour jusqu’à 80 % de notre gustation.
En 2008, des chercheurs de l’institut Fraunhofer de physique des bâtiments, en Allemagne, ont comparé six vins dans des conditions normales et dans une cabine de vol simulée. En « situation de vol », la perception du fruité des vins légers diminuait tandis que les vices ressortaient, dont le goût d’évent et l’âcreté.