Applaudir est un curieux rituel. Depuis la nuit des temps, on tape des mains en guise d’approbation, selon les historiens. Le geste est à peu près universel et compris de tous. Une fin de spectacle dénuée d’applaudissements sème la déroute. Participer à une ovation monstre lors d’un événement sportif est grisant. Cela dit, le fait d’applaudir dans d’autres circonstances peut être discutable. Par exemple, qu’en est–il de battre des mains quand un serveur renverse un verre ? Ou des acclamations pendant le générique d’un film en salle ? Or, de toutes les coutumes, applaudir à l’atterrissage d’un avion est sans doute la plus controversée.
Seulement 13 % des 39 954 répondants à un sondage en ligne de BuzzFeed admettent applaudir en avion, tandis que 87 % affirment qu’ils refusent de le faire et déclarent de surcroît exécrer cette pratique. Comment expliquer une si forte réaction ? Un phénomène de contagion en est peut–être la source. Nous sommes conditionnés à battre des mains dès notre plus tendre enfance. Une récente étude sur les mécanismes en cause démontre que le seul fait d’entendre autrui applaudir peut susciter l’imitation. À l’inverse, d’autres réactions collectives, comme les huées, doivent atteindre un certain seuil avant d’exercer pareil effet d’entraînement. Les applaudissements correspondent pour ainsi dire à un automatisme : plus la foule est grande, plus l’acclamation le sera.