Fait–il parfois trop froid pour voler ?

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Les avions de ligne sont conçus pour le froid (il fait –57 °C aux altitudes de croisière) et tout pilote apprécie l’air plus dense qu’amène le froid. L’air glacial à –40 °C est 33 % plus dense que l’air chaud à 40 °C. L’air froid augmente la portance ainsi que la poussée des réacteurs et des hélices. Les pilotes aiment à dire qu’un avion dans l’air froid s’élève « comme un ange qui a le mal du pays ».

Le froid extrême pose des défis au sol, mais nous sommes des experts du froid canadien. Un réacteur ne démarrera que si l’huile est à plus de –40 °C ; on doit donc préchauffer les moteurs. Garder les machines au chaud, vite brancher les tuyaux d’air chaud à la cabine, tenir les réchauffeurs prêts et porter des vêtements supplémentaires, c’est la réalité de la Société dans l’hiver canadien. Même quand le mercure chute, notre but reste de vous emmener à destination promptement et en toute sécurité.

20 décembre 2019

Faits glaçants

  1. Si un avion passe la nuit au poste de stationnement, l’alimentation de parc doit rester branchée pour éviter le gel des conduites d’eau. S’il est garé sans électricité, l’eau devra être purgée.

  2. À moins de –40 °C, l’air ne retient plus l’humidité. En météorologie, on parle de nucléation homogène. En gros, l’humidité, en gelant, est évacuée de l’air. C’est aussi le seuil à partir duquel l’équipement de dégivrage n’est plus nécessaire.

  3. Les nuages supérieurs, dont la base est à plus de 6000 m d’altitude, sont formés de cristaux de glace à cause du froid de la troposphère.

Portrait du capitaine Doug Morris d'Air Canada
Photo : Reynard Li

Doug Morris est auteur, météorologue, instructeur et commandant de Boeing 787 d’Air Canada.