Votre prochaine épiphanie vous attend peut–être à 30 000 pieds dans les airs —

Pour trouver une idée de génie, réservez un siège près du hublot.

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Ce n’est pas prouvé scientifiquement, mais les histoires d’idées géniales nées dans les airs sont légion. En 1979, lors d’un vol entre Hartford, au Connecticut et Austin, au Texas, l’auteur américain Daniel Okrent a imaginé un jeu dans lequel les participants forment de fictives équipes de baseball s’affrontant selon les résultats réels des ligues majeures. Presque 60 millions de Nord–Américains pratiquent aujourd’hui ces fantasy sports. Le Jour de la Terre est également une idée qui descend du ciel : un sénateur des États–Unis, Gaylord Nelson, en a eu l’idée en 1969, alors qu’il lisait des études au retour d’un voyage sur la côte californienne après un déversement pétrolier.

01 juillet 2019
Une illustration d'une personne dans un avion avec la tête remplacée par une fenêtre donnant sur les nuages

L’explication la plus nébuleuse pour comprendre ces eurêkas aériens résiderait dans le fait que les avions agissent comme des chambres d’isolement. « Le peu de distractions à bord peut stimuler la productivité intellectuelle », dit le neuroscientifique Alan Jasanoff. Une fois qu’on parvient aux limbes de l’espace, les interruptions ordinaires et l’afflux d’infos reçues sont temporairement suspendus. C’est probablement pour ça que plusieurs écrivains, dont J.K. Rowling et Mindy Kaling, ont eu des éclairs de génie en vol. L’auteur Peter Shankman a même réservé un aller–retour pour Tokyo dans le seul but d’écrire Zombie Loyalists.

Mais comme M. Jasanoff le souligne dans son livre The Biological Mind, les lieux où l’on se trouve influencent également notre façon de réfléchir. « Plusieurs preuves montrent que la pensée créatrice tire profit de nouveaux stimulus, ajoute–t–il. Je peux aisément concevoir à quel point les stimulations inhabituelles des passagers qui contemplent les nuages par le hublot font une différence. » Après tout, ne dit–on pas « élargir ses horizons » ?

5 idées entre ciel et terre

  1. Jeopardy! — En 1963, sur un vol Michigan–New York, Julann Griffin (à l’époque l’épouse de Merv Griffin) a orchestré un univers hors– norme : un jeu où l’on donne les réponses plutôt que les questions. Qu’est–ce que Jeopardy! ?

  2. Les dollars Disney — Pour l’ex–président de Disneyland Jack Lindquist, l’éclair a jailli à la lecture de l’actualité économique mondiale, direction Californie. Pourquoi les parcs d’attractions Disney n’auraient–ils pas leur propre monnaie, s’il s’y côtoient plus de gens que certains pays ne comptent d’habitants ?

  3. Sgt. Pepper’s Lonely Hearts Club Band — Paul McCartney broyait yeah–yeah–yeah du noir en cherchant à recréer l’image de marque des Beatles quand il a pensé adopter des alter ego. Il a suffi d’un plateau–repas et de sachets de sel et de poivre (pepper) pour qu’arrive l’illumination.

  4. Le sac Birkin d’Hermès — PDG et designer d’Hermès, Jean–Louis Dumas a esquissé l’emblématique Birkin sur un sac pour le mal de l’air après avoir aperçu, à côté de lui, Jane Birkin renverser biberons et autres trucs de son fourre–tout en paille.

  5. The Birthday Party Project — En 2008, à bord d’un avion, Paige Chenault allume : les chandelles brillent peu pour les enfants sans abri. Quelques années plus tard, elle lance un OSBL qui organise tous les mois des fêtes d’enfants dans des maisons d’hébergement et autres foyers de transition. Plus de 50 000 bougies ont été soufflées depuis.