Pour voir certains des plus anciens et étranges édifices d’Italie (et peut–être même y loger), on descend au sud dans la campagne, jusqu’au talon de la péninsule. Ici, parmi les oliveraies à l’écart des routes de terre inondées de soleil, se trouvent des trulli. Trapus, blanchis à la chaux et coiffés de toits pointus souvent peints de symboles mythologiques censés éloigner le mal, ils évoquent des maisons de contes de sorcière.
Les trulli sont uniques aux Pouilles italiennes. Malgré leur look enchanteur, ils ont d’abord été conçus à des fins utilitaires : dès le XIVe siècle, ils servaient de remises rudimentaires ou d’habitations permanentes pour les ouvriers agricoles et étaient maçonnés à sec selon une technique préhistorique d’imbrication de pierres calcaires, sans mortier ni ciment. La légende locale veut que les trulli aient été pensés pour être déconstruits facilement, afin que les vassaux puissent tout faire disparaître en cas de visite de percepteurs d’impôt foncier. (On pouvait les remonter tout aussi vite, une fois la voie libre.)