Que contient le bagage à main d’un chef vedette globe-trotter ?
Le chef, musicien et animateur télé trinidado-canadien Roger Mooking montre ce qu’il emporte dans ses quêtes de saveurs exotiques autour du monde.
« Je suis foncièrement nomade », explique Roger Mooking, le chef torontois qui voyage en moyenne 20 jours par mois pour ses émissions télé (par exemple Man Fire Food, à sa neuvième saison). Sa soif d’itinérance est génétique : son grand-père hakka a émigré de Chine à Trinité, avant d’ouvrir un des premiers restos chinois de Bonaire. Quand il ne crée pas les plats qui font sa réputation, comme son poulet frit à la poudre de piment (offert au Twist by Roger Mooking de Toronto Pearson), il fait de la musique (son dernier album s’intitule Eat Your Words). « Je veux divertir, que vous veniez à mon resto, assistiez à mes spectacles ou écoutiez mon album. »
enRoute Comment les voyages inspirent-ils votre créativité culinaire ?
Roger Mooking J’aime m’attarder aux différences subtiles dans les façons de faire des gens de partout, en fonction de leurs ressources et de leur ingéniosité ; ça m’inspire constamment. Par exemple, peu de personnes savent que Houston est l’équivalent américain de Toronto, en ceci que c’est la ville la plus diversifiée du pays et qu’elle accueille une vaste communauté vietnamienne. J’aime ces lieux empreints d’authenticité. Quand je parcours la planète, j’essaie d’en explorer toutes les facettes, qu’il s’agisse d’un jhal muri (snack bengali fait de riz soufflé) préparé sur un coin de rue de Jakarta ou de tout ce qui est humainement concevable au marché de Chatuchak, à Bangkok.
ER Que conseillez-vous à ceux qui recherchent des trésors cachés ou de hauts lieux de gastronomie ?
RM Je suis assez choyé. Grâce à mes nombreux voyages et à mes émissions, j’ai accès à des chefs de partout et je peux demander : « Salut, je cherche des ramens aujourd’hui : où je vais ? » et ils vont m’aider à en trouver. J’ai des listes pour toutes les villes que j’ai visitées avec les meilleures adresses. Les gens le savent et ils retontissent : « Rog, je suis à Jakarta. Que me conseilles-tu ? » Et je réponds : « Bon, d’accord, voici la liste. »
Vous seriez étonné de ce que vous trouveriez si vous googliez un endroit avec mots clés « hors des sentiers battus » ; ça pourrait vous ouvrir de fascinantes aventures. Vous trouverez des blogueurs moins connus qui vous feront découvrir de petites merveilles, ces endroits cachés au fond de l’arrière-arrière-cour d’un resto.
ER Qu’aimez-vous manger en voyage, en dehors du travail ?
RM Je suis constamment en quête de deux plats quand je voyage : du roti de chèvre trinitéen, et les meilleurs ramens. Selon moi, les bons ramens sont imbattables. Les nouilles sont parfaites et légèrement croquantes, elles se tiennent bien. Le bouillon est riche et crémeux. On y retrouve une touche d’agrume. La saveur explose en bouche. Avec un soupçon de piment. J’aime bien quand ça déborde d’ail, aussi.
ER Y a-t-il un endroit où vous allez expressément pour sa gastronomie ?
RM Je suis fervent de cuisine turque, bien que j’aie seulement transité par l’aéroport d’Istanbul. J’aimerais visiter la ville au-delà de l’aéroport. Je vous dirai que le resto que j’aime le plus au monde est le Devi’s Corner de Kuala Lumpur, où je vais trois fois par semaine quand je suis en ville. C’est un resto en plein air, mais couvert, aux portes grandes ouvertes, réputé pour son roti canai (pain plat de style indien populaire en Asie du Sud-Est). C’est halluciant comme c’est bon, et pas cher. On y mange comme des rois pour trois dollars. L’endroit, fréquenté par une clientèle locale, est toujours plein, et les taxis s’y massent à l’extérieur.
ER À quoi ressemblent vos bagages ?
RM Je plie tout. Je suis organisé et méthodique, puisque je dois me changer pour chaque épisode de mon émission.
ER Faites‑vous vos bagages à l’avance ou à la dernière minute ?
RM La base, genre passeport et articles de toilette, est en permanence dans mon sac. Je prépare le reste de mes bagages la veille du départ.
ER Un truc de voyage à partager ?
RM Les programmes de fidélité font accumuler bien des privilèges, genre une heure d’accès au salon ou des surclassements pour petit budget.
Que contient le sac de Roger ?
- Tournevis à lunettes —
J’échappe tout le temps mes lunettes de soleil, et il leur faut des soins quotidiens. Au lieu de chercher une bijouterie, je les répare moi-même.
- Bonnets de douche d’hôtel —
Je tourne souvent dans des lieux boueux ou poussiéreux, alors j’emballe chaque chaussure sale dans un bonnet que je case dans ma valise, comme dans un jeu de Tetris.
- Sel de mer Jacobsen —
Ce sel entièrement naturel récolté dans la baie Netarts, en Oregon, peut agrémenter mes plats d’une touche de sel supplémentaire en voyage.
- Balles de tennis —
Pour me faire un petit massage du dos, je m’étends dessus, une de part et d’autre de la colonne. Celles bon marché se dégonflent vite et offrent la pression idéale.
- Hydratant Facial Fuel de Kiehl’s —
Je tourne au soleil ou dans des conditions difficiles, et ma peau s’assèche. J’applique ceci avant d’aller au lit et je me réveille avec une peau de bébé.
- Portefeuille recyclé —
Je l’ai trouvé en Thaïlande. Il est fait à partir d’emballage alimentaire recyclé ; c’est un exemple à suivre.
- Sac à dos Hedgren —
Compact mais vraiment bien conçu pour le voyage, avec de multiples pochettes, fermetures éclair et ganses. J’y trouve aisément ce que je cherche.
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