Bob the Drag Queen: Fiertés, RuPaul’s Drag Race et monologues comiques

En 2016, Bob the Drag Queen s’est fait connaître, à coup de flamboyance assumée et de sacs à main assortis, en gagnant la saison 8 de RuPaul’s Drag Race. Depuis, c’est à peine si elle a eu un moment de repos, entre tournées mondiales et participations à des séries télé. Son spectacle de monologuiste Bob the Drag Queen: Live at Caroline’s est l’un des nombreux faits saillants de la nouvelle plateforme de diffusion en continu d'Air Canada, exclusive aux membres d’Aéroplan, dont la programmation sur le thème des Fiertés est fournie par OUTtv. Nous avons joint Bob pour parler de sa carrière, de l’état de la Fierté en 2020 et de l’amour que lui vouent les Brésiliens.
 

enRoute Pouvez–vous nous raconter vos débuts dans le travestisme et nous dire ce qui vous a inspirée ?
 

Bob the Drag Queen J’ai commencé à me travestir à New York après avoir vu des drags à la télé. Honnêtement, c’est RuPaul’s Drag Race qui m’a inspirée. J’y ai vu BeBe Zahara Benet, et je l’ai trouvée magnifique. En elle j’ai trouvé ma place, vous voyez ce que je veux dire ? Et j’ai décidé de me mettre au travestisme.
 

22 juin 2020
Une rue de New York avec un taxi jaune au volant.
New York.   Photo: Luke Stackpole

ER Vous avez gagné la saison 8 de RuPaul’s Drag Race et n’avez cessé de tourner et de faire des apparitions à la télé depuis, où, dernièrement, vous avez animé The Pit Stop et avez été une des drags de We’re Here, sur HBO. Comment avez–vous vécu tout ce cheminement ?
 

BTDQ J’ai fait mes débuts sur la scène mondiale grâce à RuPaul’s Drag Race, et par la suite j’ai participé à des tournées. J’en ai fait beaucoup : toute tournée majeure de drag queens qui vous vient en tête, j’y ai probablement pris part. J’ai bûché, mais j’adore ce que je fais.
 

ER Air Canada vient de lancer, pour les membres de son programme de fidélisation résidant au Canada, une plateforme de diffusion en continu, et elle s’est associée avec OUTtv pour présenter du contenu LGBTQIA+ et en lien avec les Fiertés, y compris votre spectacle de monologuiste Live at Caroline’s. Comment vous êtes–vous préparée en prévision de ce spectacle, et quelle expérience avez–vous en one–man–show d’humour ?
 

BTDQ J’ai appelé mon ami Matteo Lane, qui est humoriste queer à New York, et je lui ai demandé s’il pouvait me suggérer des endroits où je pourrais roder certains monologues, et qui ne seraient pas des bars gais et des spectacles de drags. Quand on est une drag queen connue, le public rit de pas mal n’importe quelle blague, ce dont je suis reconnaissante ; mais ce qu’on veut, c’est de tester son matériel et voir ce qu’il vaut en soi, l’effet qu’il produit. Je me suis donc produite dans plein de cabarets humoristiques new–yorkais pour mettre mon matériel au point.

ER Vous êtes une fervente défenseure du travestisme et des Fiertés comme formes d’activisme. Pouvez–vous nous dire ce que signifient pour vous Fierté et travestisme, particulièrement dans la situation actuelle ?
 

BTDQ Pour moi, se travestir et être queer, ce sont des voies vers l’acceptation de soi. Le mois des Fiertés, les drag queens et la communauté des clubbeurs m’ont vraiment aidée à comprendre et à accepter qui je suis. J’ai trouvé des gens qui me disaient que tout ce qui dans ma vie avait été utilisé contre moi, ou que j’avais utilisé contre moi–même, que tout ça était, carrément, ce qui faisait véritablement de moi une personne merveilleuse. C’était tout nouveau pour moi.
 

ER En réponse à la récente ampleur mondiale du mouvement Black Lives Matter, vous avez, avec Miss Peppermint et d’autres, organisé la première Black Queer Town Hall. Quelle était la mission de cet événement et quelle a été votre source d’inspiration ?
 

BTDQ Notre mission était simple : encourager la parole des Noirs queers. La grosse source d’inspiration, c’est quand j’ai regardé l’assemblée publique virtuelle avec Barack Obama. C’était tellement bien de l’entendre se prononcer sur l’état de notre nation. Et je me rappelle m’être passé la réflexion que j’en avais vraiment besoin. Puis je me suis dit que ç’aurait été remarquable d’y entendre aussi des voix de queers. Et là, j’ai pensé que, si je voulais entendre des Noirs queers, il me faudrait les réunir moi–même. Il y a déjà beaucoup de choses en mouvement, mais je me sentais poussée à encourager la parole de Noirs queers.
 

ER Vous avez fait des tournées partout dans le monde. Y a–t–il un endroit où vous vous êtes produite qui se démarque pour vous ?
 

BTDQ L’endroit le plus fou où je me sois produite, c’est São Paulo, au Brésil. J’avais l’impression d’être une star du rock. C’était fou. Je n’arrêtais pas de me dire : « On me prend vraiment pour une célébrité ici. » [Elle rit.] J’ai même surfoulé. São Paulo a vraiment capoté sur Bob the Drag Queen.

Le questionnaire

  • Premier souvenir de voyage Aller à Minneapolis en avion. J’étais dans une compagnie de théâtre. C’était la première fois que je prenais l’avion. Je n’étais encore jamais sortie des États du Sud. Ça m’a vraiment ouvert les yeux. C’est difficile d’imaginer qu’on puisse subir un choc culturel dans son propre pays, mais c’est pourtant ce que j’ai ressenti.

  • Dernier voyage De Spartanburg, en Caroline du Sud, à New York. On était à Spartanburg pour tourner le dernier épisode de We’re Here, et on a dû tout arrêter à cause de la pandémie.

  • Souvenir favori Quand j’étais en Australie, quelqu’un m’a donné un koala vêtu comme moi. Je veux dire, on lui avait mis une des tenues que j’ai portées à RuPaul’s Drag Race. Je l’ai encore.

  • Voisin de rêve dans l’avion Monét X Change. Monét et moi sommes de vraies nerds et nous jouons beaucoup aux jeux vidéo. Souvent, quand nous voyageons ensemble, nous prenons des sièges voisins et nous jouons à Super Smash Bros. dans l’avion.

  • Voyager a le pouvoir de… former et d’éclairer les esprits. Voyager, en soi, ça peut être crevant, mais les nouvelles choses qu’on voit, c’est de la connaissance. Or la connaissance, c’est le pouvoir… donc voyager est par nature puissant.