Eric McCormack croit que de rencontrer ses héros est aussi terrifiant qu’il en paraît

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L’acteur de Will & Grace discute de rencontres dans les salons d’aéroports et du fait qu’il ne se lasse jamais de Vancouver.

Connu comme la moitié de Will et Grace, dont NBC diffuse la 10e saison (la seconde depuis son retour à l’écran), Eric McCormack a un rôle à contre–emploi dans Les voyageurs du temps : un agent du FBI qui change d’identité en sautant de siècle en siècle. (La troisième et ultime saison de cette série de SF est sortie sur Netflix en décembre dernier.) Nous l’avons rencontré à Toronto pour parler de rôles de rêve, de rencontres dans les salons d’aéroports et du fait qu’il ne se lasse jamais de Vancouver.

01 mars 2019

enRoute Quels épisodes de Will et Grace ont fait le plus bouger les choses ?

Eric McCormack Celui où Jack avoue son homosexualité à sa mère dans la saison 2, et celui tourné sous forme de flash–back où Will avoue la sienne à Grace. Sortir du placard n’était pas une mince affaire au début des années 2000. Aujourd’hui, j’ai des amis dont les enfants sont gais, qui font : « De quoi, “sortir du placard” ? C’est juste moi. » Il faut se rappeler que Will et Grace était une exception à la télé. Il n’y avait pas de personnages gais à prendre comme modèles ou de qui on pouvait dire : « Une chance qu’ils existent. »

ER Vous avez beaucoup joué au théâtre. De quel rôle rêvez–vous ?

Eric McCormack Toute ma carrière, j’ai voulu jouer Che dans Evita, depuis la première fois que j’ai vu ce spectacle à New York.

ER De quel endroit vous ne vous lassez jamais ?

EM Vancouver. C’est quoi, la réplique de Chambre avec vue ? « Les femmes aiment une belle vue, les hommes, non. » Totalement faux. J’ignorais à quel point j’aime avoir une belle vue avant d’arriver ici. On peut voir l’océan et une montagne en même temps. Cette ville a transformé mes temps libres ; je vais dans Granville Island en Vespa pour y acheter de quoi souper au marché, puis je file sur les ponts pour circuler au centre–ville et à Stanley Park. Je n’en reviens pas de toute la beauté de la Colombie–Britannique.

ER Quelle est la personne la plus intéressante que vous ayez rencontrée en avion ?

EM C’était dans un salon d’Air Canada : Treat Williams. Je ne l’avais pas vu. Il s’est penché vers moi et a dit : « Salut, je veux juste te dire que j’aime ce que tu fais. » J’ai répondu : « Attends, non ! Recommençons cette conversation. C’est à moi de dire ça. » Sa performance dans Hair est une référence pour moi.

ER C’est vrai ce qu’on dit à propos de la rencontre de nos héros ?

EM Ça m’a pris des années à comprendre qu’il faut faire attention à la façon dont on les aborde. J’ai croisé Alice Cooper dans la rue à Chicago en 1985, quand j’étais en tournée avec le festival de Stratford. J’ai figé. Il m’a regardé et m’a lancé une bouée, mais j’étais trop intimidé. Je l’ai revu dans un ascenseur à Londres. Je me suis mis à bafouiller et son garde du corps m’a presque jeté à l’extérieur. La troisième fois, c’était à Vancouver, dans la rue. Là, j’ai réussi mon coup. Je me suis brièvement présenté, avec intelligence et dignité. Je me suis lié d’amitié avec Elton John et Elvis Costello, alors je dois sans arrêt me rappeler de respirer et de réfléchir.

ER Votre plus gros ratage, question bagages ?

EM Voyager trop léger. Toujours. Je me rends quelque part donner des entrevues, et je me retrouve avec la même tenue à chaque événement.

ER Avec qui aimez–vous le plus voyager ?

EM Ma femme. On se parle à en perdre haleine.