C’est tout près, j’en suis sûre. Erreur ! Le X sur ma carte de Shanghai s’avère être un autre chantier raviné, entouré d’affiches commerciales pour des condos de luxe aux salles de bain en marbre avec portier en uniforme. Partout où je vais, ma quête est contrariée par l’évolution rapide des quartiers de la ville (et la pénible absence de Google Maps).
Je suis à la recherche de M. Wu, un sexagénaire célèbre sur Internet auprès des résidents et des voyageurs gourmands pour ses crêpes au porc et aux oignons verts, parmi les meilleures au pays, dit–on. Le hic : il faut trouver son bouiboui, situé dans une des nombreuses ruelles cachées derrière les rues arborées de la concession française. Le jour 1 de ma quête, je me perds à force de détours dans ces ruelles en cul–de–sac, connues ici sous le nom de lilongs. Au bout de 10 heures, près d’une maison à cour intérieure délabrée à l’ombre d’un rutilant gratte–ciel, je suis aussi crevée que si j’avais passé la nuit sur la corde à linge, comme les vêtements suspendus au–dessus des lilongs.