La poutine ? C’est plutôt une spécialité québécoise. Le bacon de dos « canadien » ? Ce n’est qu’un cliché. Le shawarma – un pita grillé farci de poulet ou de bœuf rôti mariné, d’un assortiment de légumes, de houmous et de sauce(s) crémeuse(s) à l’ail – est le plat par excellence d’Ottawa, avec pour seules rivales les queues de castor.
Lorsque Aziz Dawi s’est établi dans la ville en 1989, il n’y avait que peu ou pas de restaurants ottaviens servant du shawarma et des falafels (boulettes de pois chiches frites végétaliennes), des plats qui vont souvent de pair. Depuis son départ du Sud–Liban pour le Canada en 1971, ce chef cuisinier servait des plats classiques canadiens et italiens sur des bases militaires. À son arrivée à Ottawa, il a toutefois décidé d’offrir le fast–food qu’il connaissait chez lui, mais avec une touche d’originalité. Le shawarma qu’il voulait servir était un mélange des comptoirs de restauration rapide nord–américains, comme Subway ou McDonald’s, et de la version libanaise originale, qui ne comprend que de l’agneau, du poulet ou du bœuf, du houmous, de la sauce à l’ail et généralement des frites.
En 1997, Dawi a donc ouvert le Shawarma Palace du centre–ville d’Ottawa, rejoignant ainsi un petit groupe de restaurants similaires, dont le Shawarma King sur la rue Bank et le Marroush sur la rue Elgin (aujourd’hui fermé).
Mais les deux premières années ont été difficiles pour lui, selon sa fille Hanadi, qui a repris l’entreprise familiale avec son frère Ahmad Sobh, lorsque leur père est décédé il y a huit ans. « Cela a pris du temps, car certains ignoraient ce qu’est un shawarma », dit–elle.