Ces tempuras de feuille d’érable valent le déplacement
Les tempuras osakiens de feuille d’érable sont la collation de saison par excellence.
L’automne venu, les flancs de montagne et les parcs du Japon s’embrasent lorsque les feuilles des érables tournent au rouge. Ce n’est donc pas surprenant que momiji (« érable » en japonais) s’écrive avec les mêmes kanjis (ou idéogrammes) que le terme kōyō, « feuille rouge ». Les craquants momiji tempura, des feuilles d’érable frites créées il y a des siècles comme un hommage à l’automne, sont une collation sucrée-salée emballée façon chips ou karintōs (biscuits japonais).
Essayez des momiji aux graines de sésame et à la poudre de thé vert, au shichimi (piment), au kinako (farine de soya grillée) ou au bouillon shio. Ou encore, accompagnez votre sac avec une ale blanche au yuzu de la microbrasserie locale Minoh Beer, fondée par Masaji Oshita, « parrain » de la bière japonaise.
Légende
Il y a plus de 1300 ans, les feuilles multicolores sur les rives de la Minoh, juste au nord de l’actuelle Osaka, ont incité le mystique du shugendō En no Gyōja à y fonder le temple Ryuanji.
Invention
En no Gyōja a fait la première momiji frite pour honorer autrement la beauté des feuilles. Le tempura n’arrivant au Japon qu’au XVIe siècle avec les Portugais, la version en beignet n’est venue que bien plus tard.
Procédé
Les feuilles jaune or des érables « Ichigyoji » (les rouges sont trop foncées et
fibreuses) sont récoltées dans les forêts de Minoh, puis mises à plat dans des barils de sel. Au bout d’un an, on les lave, on les enrobe de pâte à tempura sucrée et on les frit.
Où le goûter
Une exclusivité de Minoh et de la préfecture d’Osaka, les momiji frites sont vendues en sachet près de la gare Minoo et le long du sentier riverain qui mène au temple Ryuanji et à
la chute de 33 m. Hisakuni Kousendou, l’un des plus anciens fournisseurs, possède sa propre érablière et frit des momiji depuis plus de 80 ans.