Doux petits trilles, sursauts de percussion. Je suis sur un promontoire au–dessus de la sombre et paisible baie de Todos os Santos. La musique monte jusqu’à moi dans le calme de la nuit.
Tous les riffs, airs et jams de Salvador, sans conteste la capitale musicale d’un des pays les plus musicaux du monde, méritent qu’on s’y attarde. Alors bien sûr, je veux redescendre jusqu’à l’origine de ces sons envoûtants. Mais entre la baie et moi, c’est la noirceur.
Puis, sur ma gauche, je découvre un chemin sinueux. Les mollets endoloris par la descente (c’est la plus pentue des villes), je traverse la nuit, guidé par la musique. Près d’une sorte d’entrepôt abandonné, j’aperçois une dame dans une petite cabine, qui vend des billets pour huit réaux (trois dollars). Je continue la descente, la musique accélère. Au tournant d’une rue, me voici plongé au milieu de 500 personnes, bières et caïpirinhas à la main, se balançant au son d’un orchestre de jazz qui pétarade avec verve sur une scène à 10 m de la mer.