
Cartes postales de paysages en bordure des villes américaines et des routes qui les connectent
Depuis plus de 20 ans, le photographe londonien Nadav Kander enrichit sa série God’s Country, qui présente les grandes étendues américaines comme des lieux où la nature n’est jamais sauvage. Sa famille a l’habitude des déplacements : « Mon père a vécu en Allemagne, s’est retrouvé en Israël, puis nous sommes allés en Afrique du Sud, raconte Kander. D’une certaine façon, mon passé fait de moi un étranger, et j’en ai développé un intérêt pour les marges. » Lors de ses voyages aux États-Unis, d’un océan à l’autre, il a été attiré par les espaces entre les villes : les terrains plats et monochromes, les stationnements, les pistes de course abandonnées. Ce portraitiste acclamé, qui a notamment photographié Barack Obama et Jodie Foster, ne s’intéresse pas aux cadres purement naturels, même lorsqu’il braque son objectif sur les paysages : il recherche plutôt les signes d’intervention humaine. Dans cette série, il évoque l’isolement de figures solitaires perdues dans les vastes espaces ouverts qu’elles habitent.