Sthree Café
L’organisation communautaire
Après avoir passé quelques jours à sillonner les longues routes de l’intérieur, je ne suis pas déçue de retrouver la frénésie urbaine à Kandy, située sur un plateau au cœur du pays. Sur des paliers à flanc de montagne, certaines maisons se dévoilent discrètement entre les palmiers alors que d’autres semblent flotter au‑dessus des arbres dans une extraordinaire explosion de couleurs. Au centre de la ville trône un lac, avec une île carrée où des palmiers élancés semblent imiter la fontaine tout près. Même artificiel, ce plan d’eau donne un sentiment d’apaisement dans ce lieu chaotique où traverser la rue est un sport extrême. La ville de 125 000 habitants a une offre touristique bien rodée avec un jardin botanique royal, un musée du saphir, une poignée de centres ayurvédiques et une troupe de danse traditionnelle avec cracheurs de feu.
J’ai tellement vu et appris depuis mon arrivée au pays que mon cerveau déborde d’une manière qui me rappelle mes cours magistraux d’université. J’adore laisser le savoir venir à moi, mais je commence à être en manque de contact humain. En poussant la porte du discret Sthree Café, je trouve la pièce manquante de mon puzzle. Ce café a été créé en collaboration avec le Women’s Development Centre, qui offre des occasions de travail aux femmes, soutient les entrepreneures de la région et réinvestit tous ses profits dans le centre. Sthree signifie « femme » en tamil et en cingalais, et j’en rencontre trois, dont Isuru Harshana, qui m’invite à m’asseoir et apporte, dans une théière en bois de cocotier, un thé noir fumant, suivi de crêpes roulées, de caramel de coco et de kokis.