Ce que les voyageurs canadiens devraient savoir actuellement

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Le gouvernement fédéral recommande aux Canadiens d’éviter tout voyage non essentiel, tant au pays qu’à l’étranger. Restez au courant des plus récentes règles sur les voyages et des restrictions en consultant le site regroupant les conseils de santé aux voyageurs du gouvernement du Canada.

Si une province ou un territoire considère la raison de votre voyage comme essentielle en vertu des arrêtés d’urgence prévus à la Loi sur la mise en quarantaine (et que le gouvernement du Canada vous accorde une exemption), vous trouverez ci–dessous des ressources utiles pour la planification de votre voyage.

Au cas où il vous faille voyager, Air Canada dessert des destinations au Canada, aux États–Unis, en Europe et en Asie.

Voyager en avion, tout comme faire les courses, aller chez le coiffeur ou accompagner les enfants à l’école, se fait différemment en ce moment. Le masque est de rigueur. L’odeur du désinfectant pour les mains flotte dans l’air. Et parfois, les informations sur les interdictions et les meilleures pratiques semblent un peu ambiguës. Nous faisons ici le point sur les derniers règlements et les recherches à l’intention de tout Canadien qui envisage de voyager.

Puis–je visiter une autre province canadienne ?

Vous pouvez vous rendre dans certaines provinces, même si vous n’y serez pas forcément bienvenu : en novembre, John Horgan, premier ministre de la Colombie–Britannique, a demandé que des restrictions soient imposées dans tout le pays sur les voyages non essentiels et a exhorté le premier ministre Justin Trudeau à demander aux Canadiens de ne pas quitter leur province de résidence. À l’heure actuelle, les voyages entre le Québec, l’Ontario, la Saskatchewan, l’Alberta et la Colombie–Britannique sont autorisés (bien qu’ils ne soient pas recommandés) et ne nécessitent pas de mise en quarantaine. D’autres provinces et territoires autorisent les voyages avec une obligation de se mettre en quarantaine 14 jours. Quelques provinces maritimes interdisent même l’entrée aux non–résidents, sauf pour des raisons essentielles comme étudier ou assister à des funérailles.

11 décembre 2020
Patinage en famille parmi les vastes montagnes de la Colombie-Britannique
   Photo : Kei Sux

Où dois–je me mettre en quarantaine au Canada ?

Les non–résidents qui arrivent au Manitoba, au Yukon, dans les Territoires du Nord–Ouest et en Nouvelle–Écosse doivent s’isoler pendant 14 jours (sauf s’ils proviennent d’une autre province du Canada atlantique, dans le cas de la Nouvelle–Écosse). Les non–résidents qui se rendent au Nunavut doivent se mettre en quarantaine pendant deux semaines à l’extérieur du territoire (à Ottawa, à Winnipeg, à Edmonton ou à Yellowknife) et faire approuver leur voyage par l’administrateur en chef de la santé publique. Les résidents de l’extérieur du Canada atlantique qui se rendent à Terre–Neuve–et–Labrador, au Nouveau–Brunswick et à l’Île–du–Prince–Édouard doivent également se mettre en quarantaine, si toutefois ils sont autorisés à entrer sur le territoire, ce qui n’est accordé qu’en cas dans de circonstances familiales et médicales atténuantes.

Un phare blanc et rouge en Nouvelle-Écosse
   Photo : Ruth Troughton

Qu’est–il arrivé à la bulle de l’Atlantique ?

Malheureusement, elle a éclaté. Au début de juillet, les quatre provinces de l’Atlantique ont convenu de permettre aux résidents de voyager librement à l’intérieur de leurs frontières sans quarantaine préalable. Mais à la fin novembre, avec l’augmentation des cas de covid–19, Terre–Neuve–et–Labrador et l’Île–du–Prince–Édouard se sont retirées de l’entente, ont suspendu les voyages non essentiels et exigé l’auto–isolement.

Que dois–je faire au retour d’un voyage à l’étranger ?

Vous devez vous familiariser avec l’appli ArriveCAN. Le gouvernement du Canada exige que toute personne entrant au pays télécharge ArriveCAN avant son vol et fournisse ses coordonnées, des renseignements sur son voyage, une auto–évaluation de ses symptômes de covid–19 et un plan de quarantaine de 14 jours (comprenant l’adresse du lieu de quarantaine, le nombre de personnes s’y trouvant, et indiquant si elle pourra s’y faire livrer nourriture et produits de première nécessité). Après votre arrivée, vous devez confirmer que vous êtes en isolement et effectuer des auto–évaluations quotidiennes jusqu’à la fin des deux semaines. (Si vous n’avez pas accès à un ordinateur ou à un téléphone intelligent, d’autres dispositions peuvent être prises.)

Une femme passe du temps seule avec un livre dans un chalet ensoleillé
   Photo : Andrew Ly

Quels sont les risques réels d’attraper la covid–19 en avion ?

« En général, on pense que les avions ne sont pas un lieu important de transmission de la covid–19 », explique la Dre Susy Hota, directrice médicale de la prévention et du contrôle des infections au University Health Network de Toronto. Le virus se propage principalement par les gouttelettes respiratoires et les aérosols générés lorsqu’une personne infectée tousse, éternue ou parle. Les avions sont équipés de filtres et de systèmes de ventilation de pointe conçus pour capter ces particules, évacuer l’air de la cabine et le filtrer à un taux bien plus élevé que dans les espaces intérieurs comme les bureaux et les restaurants. En fait, une étude du département de la Défense des États–Unis a révélé que le système de filtration de l’air d’un avion élimine le virus 15 fois plus vite que dans une maison ordinaire.

Les masques jouent également un rôle important en empêchant vos gouttelettes respiratoires de s’échapper et, dans une moindre mesure, celles émises par d’autres personnes de pénétrer ; c’est pourquoi le masque en vol est désormais obligatoire. En septembre, des experts en maladies infectieuses de l’université de l’Alabama à Birmingham ont examiné cinq vols, chacun d’une durée d’au moins huit heures, avec de strictes politiques en matière de port du couvre–visage. En tout, 58 passagers ont été déclarés positifs à la covid–19 à l’arrivée, mais lorsque les 1500 autres passagers ont été soumis à un prélèvement deux semaines plus tard, aucun d’entre eux ne semblait avoir été infecté.

En matière de covid–19, aucune activité n’est sûre à 100 %. L’efficacité du masque peut varier : selon Santé Canada, trois couches sont préférables, bien que vous puissiez fabriquer votre propre filtre à glisser entre deux couches. En avion, il est sans doute préférable d’éviter les collations, la bière ou tout ce qui implique de retirer votre masque. Assurez–vous de garder du désinfectant à portée de main. « Il y a suffisamment de preuves voulant que les avions soient probablement plus sûrs que ce que les gens pensaient au départ, affirme la Dre Hota. Au début, les gens se demandaient en quoi un avion diffère d’un bateau de croisière. En fait, il y a une grande différence. »

Une femme portant un masque facial, utilisant son téléphone dans un avion
   Photo : Elly Johnson

Et n’oubliez pas les mesures de sécurité hors de l’avion. « Je pense que le plus grand risque dans les aéroports, c’est les rassemblements », suggère la Dre Hota. Respectez la distanciation physique dans les files d’attente, aux douanes et dans les zones de retrait des bagages, appliquez un désinfectant pour les mains avant et après l’utilisation de tout écran tactile et gardez votre masque bien en place.

Que dois–je faire lorsque j’atterris à l’étranger ?

Les restrictions varient d’un pays à l’autre ; consulter les conseils aux voyageurs du gouvernement canadien vous sera utile. Au moins 120 pays exigent que les voyageurs présentent la preuve d’un test covid–19 négatif avant leur arrivée, généralement administré dans les 72 heures avant la date de départ. Cependant, selon votre lieu de résidence et les critères de dépistage, ça peut s’avérer délicat : des provinces comme l’Ontario, l’Alberta et la Nouvelle–Écosse ne testent pas les personnes qui n’ont pas été exposées à la covid–19 ou qui ne présentent pas de symptômes.

Si je passe un test rapide dans un aéroport, dois–je quand même me mettre en quarantaine pendant 14 jours ?

Les aéroports qui proposent des tests rapides à l’arrivée (comme ceux d’Istanbul, de Munich et de La Havane) permettent généralement une quarantaine raccourcie pour ceux dont le test est négatif, de quelques jours ou même de quelques heures. La plupart des aéroports utilisent un prélèvement par écouvillonnage du nasopharynx ou un prélèvement de salive pour détecter la présence du virus. Mais il y a quelques mises en garde importantes, explique la Dre Hota. La première est que ces tests rapides ne sont pas les plus sensibles, car ils ne détectent que de grandes quantités de virus, ce qui signifie que les personnes qui présentent peu ou pas de symptômes ne seront pas détectées. De plus, « le résultat de votre test reflète votre état à l’instant du dépistage, mais nous avons affaire à un virus qui a une période d’incubation allant jusqu’à 14 jours, dit–elle. Vous pourriez donc être déclaré négatif au deuxième jour d’exposition, tout en continuant à être contagieux ».

Une volée d'oiseaux traversant l'horizon d'Istanbul
   Photo : Anna Ashta

Y a–t–il de meilleurs tests à venir ?

Oui. En septembre, McMaster HealthLabs, en partenariat avec Air Canada et l’Autorité aéroportuaire du Grand Toronto, a commencé à tester environ 16 000 voyageurs internationaux à l’Aéroport international Pearson de Toronto. Chaque volontaire s’est administré un test oral et nasal de réaction en chaîne de la polymérase (PCR) de haute sensibilité, « qui est la norme d’excellence partout au pays », explique le Dr Marek Smieja, directeur scientifique de McMaster HealthLabs. Les prélèvements auto–administrés ont ensuite été répétés, en quarantaine, aux jours 7 et 14, et les tests de laboratoire robotisés ont donné des résultats en moins de 24 heures.

La bonne nouvelle : 99 % des voyageurs ont été déclarés négatifs pour la covid–19, et la grande majorité des cas positifs ont été détectés à l’arrivée. Un quart des cas ont été identifiés au jour 7, mais moins d’une personne sur 1000 a été déclarée positive au jour 14. « C’est la deuxième bonne nouvelle, car l’argument en faveur d’un raccourcissement de la quarantaine est qu’il y a très peu ou pas de cas après le jour 7 », explique le Dr Smieja. Les résultats finaux de l’étude paraîtront en janvier, mais « nous voulons croire que nous avons démontré la faisabilité de tester un grand nombre de personnes plus efficacement que tout ce que nous pouvons actuellement offrir dans mon laboratoire clinique, conclut le Dr Smieja. J’ose croire qu’à l’avenir, il pourrait y avoir une procédure similaire pour les voyageurs internationaux et intérieurs ».