En tournée avec Arkells, Lights, Bad Child et autres musiciens canadiens —

What can happen when great Canadian musicians hit the road? Absolutely anything.

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Les membres d'Arkells posent parmi leurs équipements sonores
    Photo : Matt Barnes

Le chanteur d’Arkells, Max Kerman, vit une minute du Patrimoine à PyeongChang Lors des Jeux olympiques de 2018, Arkells est allé donner un spectacle en Corée du Sud pour Équipe Canada. C’était mon premier voyage en Asie et j’avais hâte de découvrir PyeongChang. Après notre prestation à la Maison olympique canadienne, nous sommes sortis dans un bar karaoké avec les athlètes et avons chanté et dansé jusque tard dans la nuit. Au retour vers l’hôtel, j’ai décidé de m’arrêter dans un resto pour un petit snack de fin de soirée. Au moment de payer l’addition, ma carte de crédit ne passait pas et je n’avais pas de comptant sur moi. Et, évidemment, je ne parle pas la langue J’avais beau essayer de faire comprendre aux employés que j’étais désolé et que je comptais revenir au matin, ça n’avait l’air de les impressionner.

Au matin, j’ai regardé mon addition afin de retourner au resto pour payer et j’ai réalisé que je ne pouvais pas lire un mot de ce qu’il y avait dessus. Revenir sur mes pas était impossible, puisqu’il était tard et qu’il faisait sombre quand j’y avais été, sans parler des effets du décalage horaire. À la lueur du jour, je n’avais aucune idée d’où l’endroit se trouvait.

Alors j’ai tweeté la facture et demandé de l’aide.

Heureusement pour moi, un Canadien qui enseigne en Corée a vu le tweet et m’a offert son aide. Dans le plus pur « esprit olympique », il est s’est tout de suite rendu au resto, a payé l’addition et l’a prise en photo comme preuve. Vraiment, je venais de vivre un moment digne des minutes du Patrimoine…

Le groupe Arkells tourne présentement afin de promouvoir son cinquième album studio, Rally Cry, très applaudi. Visitez arkellsmusic.com pour connaître les dates.

Lights appuyées contre une clôture dans un crop top avec des cheveux rouge vif
    Photo : Lindsey Blane

Lights anoblie par un roi de la musique canadienne Le lendemain des prix Juno 2016, je me suis retrouvée de bon matin à l’Aéroport international de Calgary. Ce n’était pas une expérience YYC ordinaire, puisqu’au lendemain de la remise des prix de nombreux musiciens et personnages publics traînaient parmi la foule de gens affairés (et souffrant d’une gueule de bois). J’ai commencé à bavarder avec l’adorable artiste SonReal sur la vie et la musique quand on a aperçu du coin de l’œil l’homme, le mythe, la légende : Bryan Adams, qui faisait la queue au Starbucks. Nous sommes tous deux parmi ses grands admirateurs, mais nous ne l’avions jamais rencontré.

Après discussion, nous avons décidé de fondre sur lui comme une tornade de groupies. Ni SonReal ni moi ne faisons jamais ça (mettons), mais on s’est dit que le mieux, c’était de l’aborder ensemble, dans l’idée que deux musiciens de catégorie B pourraient sembler une tornade potable à Bryan Adams. Laissez-moi vous dire qu’il n’était pas très volubile, en tout cas pas quand il subit une tornade de deux musiciens de catégorie B qui traînent à l’aéroport. Alors SonReal et moi avons commencé à l’ensevelir de toutes sortes d’informations non sollicitées (et mensongères) à l’effet qu’on faisait partie d’un même groupe et qu’on faisait de la musique, nous aussi.

À travers nos bafouillages, il en est venu à comprendre que notre groupe s’appelait SonReal. Après quelques sourires forcés et hochements de tête patients de notre idole, je me suis dit qu’il était temps de partir, alors je lui ai fait une petite révérence (si, si), je lui ai serré la main et j’ai dit : « Ravie de vous avoir rencontré, mon nom est Lights. » Il a souri gentiment. Alors qu’on s’éloignaità reculons en manquant de s’enfarger et que lui prenait son café, il s’est retourné et nous a dit : « Le groupe devrait s’appeler Lights. » C’est le jour où, après des années de carrière, je me suis officiellement sentie anoblie.

Lights est présentement en tournée Skin&Earth Acoustic.

Portrait de Bad Child habillé en noir
    Photo : Paul Mérelle / @slon.3

Bad Child se balade mais ne se perd pas J’ai pris l’avion plus de 20 fois depuis le début de l’année, pour voir le monde et faire découvrir ma musique à de nouveaux publics. De Glastonbury (Royaume-Uni) à Lollapalooza (Chicago), ç’a été une année chargée.

Voir des chevaux sauvages galoper au crépuscule près des demeures des cartels à la frontière mexicaine. Rencontrer un groupe d’admirateurs après un spectacle à Brighton et découvrir qu’ils étaient venus de Finlande pour me voir chanter. Manger un fish and chips à 3 h du mat’ dans un boui-boui en Angleterre. Chanter du Tom Waits avec des étrangers dans une ruelle à Vegas…

Me faire d’improbables amis dans des endroits nouveaux et inconnus, c’est l’essence même de ce que tourner veut dire pour moi.

La musique excentrique et la vision unique du musicien autodidacte Bad Child l’ont amené à se produire cet été dans un nombre impressionnant de festivals. Son premier album, SIGN UP, sort le 16 août.

Les membres du groupe de musique Valley se sont assis dans l'herbe ensemble
    Photo : Becca Hamel

Valley à la poursuite d’un voleur Parti. Tout notre matériel a disparu.

Après un repas tardif à Portland, en Oregon, nous arrivons à notre fourgonnette de tournée pour découvrir une vitre fracassée. Passeports, iPad, portables, casques d’écoute, disques durs, portefeuilles, carnets de notes, etc. : tout, envolé. Heureusement, notre bassiste, Alex, a un forfait de données sur iPad, alors on utilise l’appli Localiser mon iPhone pour retracer l’escroc. Une fois les éclats de vitre nettoyés, nous voilà partis, sur les traces du téléphone volé d’Alex.

Nous suivons le voleur, toujours à 50 m derrière lui, à travers toute la ville, jusqu’à ce que l’iPhone ne bouge plus sur l’appli. Le gars arrive chez lui sans se douter qu’on le suit. Alors on appelle les policiers et on se rend avec eux à la maison du type, mais sans mandat les policiers n’ont pas le droit d’entrer.

Bref, on attend près de l’immeuble d’appartements jusqu’à 3 h avant de décider de rentrer, après avoir épuisé tous nos recours. Nous faisons réparer la vitre de la fourgonnette, remplissons un rapport de police et nous rendons même à Seattle pour notre spectacle du lendemain. À notre arrivée à la salle, l’équipe est là avec l’équipement et nous aide à tout installer sur scène, avec un jeu de 15 minutes avant le début du spectacle. Et on donne le meilleur spectacle de toute la tournée.

Valley, un quatuor de pop alternatif d’Oakville, en Ontario, lançait dernièrement son premier album, MAYBE, sur Universal Music Canada.

Les Northern Pikes se tiennent devant une rivière pour une photo de groupe

Le bassiste des Northern Pikes, Jay Semko, ne déçoit jamais C’était en mai 1987 ; on était sur le point de lancer notre premier single, Teenland, sur les ondes des radios canadiennes. À cette époque, bien avant Internet, les 45 tours vinyles étaient envoyés par messagerie : toutes les stations de radio canadiennes les recevaient en même temps.

L’album étant prêt, c’était l’heure du lancement promotionnel pour le groupe, et je travaillais à l’entretien d’un terrain de golf à Saskatoon. Le matin de la sortie du single, je tondais la pelouse par grand vent quand quelqu’un est sorti en voiturette pour me dire que je devais immédiatement appeler les bureaux de Virgin Records à Toronto (il n’y avait pas non plus de cellulaires à l’époque). Au téléphone, je me suis fait dire qu’une erreur s’était glissée dans la livraison des disques et que je devais moi-même livrer deux singles, dont j’avais des exemplaires chez moi, à des stations de Regina et de Saskatoon.

Virgin m’avait réservé un billet d’avion, alors je suis passé prendre les deux disques et j’ai filé à l’aéroport, où je suis arrivé juste à temps pour attraper le vol pour Regina. C’est le voyage le plus démentiel que j’aie jamais fait : c’est comme si on volait à 6 m du sol, pris dans une soufflerie ou un mixeur, pendant tout le trajet.

Une fois à Regina, j’ai pris un taxi jusqu’à la station, déposé Teenland et suis tout de suite retourné à l’aéroport. Après un autre vol mouvementé, j’étais de retour à Saskatoon  je suis allé porter l’autre disque avant de terminer ma tonte au golf pour la journée. Teenland est ensuite devenu notre premier succès. Avec juste un petit goût de rock and roll style canadien…

L’histoire des rockeurs canadiens The Northern Pikes se poursuit en 2019 avec la sortie de leur tout nouvel album Forest of Love, leur neuvième, et leur premier en 16 ans.