L'éblouissante architecture de Rio de Janeiro en images —
From mid-century gems to new urban living spaces to the futuristic Museum of Tomorrow, Rio is a true champion.
Museu do Amanhã (Musée de demain)
On dirait l’aile d’un insecte, le pétale denté d’une plante carnivore ou peut-être le bras tendu d’un discobole en costume de gladiateur de l’an 3000. Peu importe l’image qu’il évoque, le Museu do Amanhã est du pur Santiago Calatrava. L’architecte a déployé ses emblématiques structures tout en côtes et en pointes afin de créer une coquille futuriste pour ce musée des sciences. Des panneaux solaires suivent le soleil tels des tournesols géants, et le toit en porte-à-faux s’étend vers la mer d’un côté et surplombe une place de l’autre, créant de l’ombre pour les visiteurs qui se demandent quel mets ou café de production locale et durable choisir au Fazenda Culinária, le café de l’endroit. À l’intérieur, une série d’expos portent sur l’écologie plutôt que sur la technologie, et sur l’impact de l’homme plutôt que sur l’innovation (nonobstant l’aspect novateur du musée). Dans la même zone portuaire redynamisée du centre-ville (baptisée de nos jours Porto Maravilha, ou « port merveilleux »), se dresse aussi le Museu de Arte do Rio (MAR), inauguré en 2013 dans trois bâtiments désaffectés. Le toit onduleux de ce musée relie le Palacete Dom João VI (hôtel particulier du xxe siècle où se trouvent les salles d’exposition) à l’édifice moderne de l’ancienne gare routière centrale et à un poste de police (qui abritent une école d’arts).
Mac Niterói (Musée d’art contemporain de Niterói)
Prenez le traversier à la Praça XV de Rio pour franchir la baie de Guanabara en 20 minutes et pénétrer dans l’ère spatiale… ou du moins, arriver au seuil d’un édifice aux airs d’ovni. Signé Oscar Niemeyer, le musée d’art contemporain de Niterói a été bâti sur une base circulaire, ce qui donne à l’édifice de quatre étages l’allure d’une énorme soucoupe volante faisant du surplace au-dessus d’un miroir d’eau. Les visiteurs entrent dans ce vaisseau de 50 m de diamètre par une rampe cramoisie, tel un tapis rouge en spirale qui les mène jusqu’aux confins de l’expression artistique. (Le 28 mai dernier, Louis Vuitton a transformé la rampe en passerelle pour y dévoiler sa collection Croisière 2017.) Et même si vous venez pour l’art, n’oubliez pas votre chapeau, car le musée se trouve sur une invitante plage de sable blanc (c’est Rio, après tout).
Cidade das Artes
Accessible en voiture pour les amateurs de sport voulant s’imprégner de culture après avoir assisté aux épreuves de basketball, de natation ou de tennis en fauteuil roulant au Parc olympique, la Cidade das Artes (« cité des arts ») se dresse fièrement dans la plaine de Barra da Tijuca, quartier par ailleurs banal de résidences, de bureaux et de centres commerciaux au sud-est du centre-ville. Ce pôle culturel regroupant cinémas, salles d’exposition, médiathèque et auditorium (lequel, chose unique au monde, peut être transformé pour accueillir un opéra ou un concert philharmonique) fait office de salon pour la collectivité et les visiteurs. Conçu par l’architecte français Christian de Portzamparc, le complexe de béton s’articule autour d’une terrasse qui repose sur un piédestal à 10 m du sol, d’où elle domine un jardin aquatique tropical avec miroirs d’eau, conçu par Fernando Chacel.
Copacabana
Copacabana, la plus célèbre des plages de Rio, est idéale pour se détendre après une virée d’architecture ou un événement olympique. Allez-y pour observer la foule, surfer, prendre du soleil ou même faire du sport. Le dimanche, l’Avenida Atlântica, bordant les 4 km de plage, est fermée à la circulation.
Museu de Arte Moderna (MAM)
Quand le Museu de Arte Moderna a ouvert ses portes, en 1963, il s’est aussi ouvert sur le parc de Flamengo, un espace vert convivial aménagé sur un ancien site d’enfouissement dans la baie de Guanabara. Soutenu par un exosquelette de piliers et de fermes de béton, l’édifice de l’architecte Affonso Eduardo Reidy ne comporte ni murs intérieurs ni cloisons. Ainsi, tout en admirant les photos de Joaquim Paiva ou les sculptures de Gabriela Machado dans le hall d’exposition de 4400 m2, on peut contempler le tableau de plantes tropicales et de sentiers qu’a peint Roberto Burle Marx, l’architecte paysagiste le plus célèbre du Brésil, voire de la planète. En cas de fringale, laissez la brise de mer qui balaie les lieux vous pousser jusqu’au Restaurante Laguiole, sur le toit, pour des plats tels qu’agneau avec houmous au tahini et aubergine grillée, avec vue imprenable sur le Pain de Sucre et le Corcovado.
Teatro Popular Oscar Niemeyer
Pour apprécier l’étendue du talent de ce titan brésilien de l’architecture qu’est Oscar Niemeyer, suivez le Caminho Niemeyer, sentier de 11 km qui relie six des édifices qu’a conçus cet architecte à Niterói (qui est à Rio ce que Brooklyn est à New York, séparé de la métropole par un plan d’eau). Sortant du sol telle une vague géante, le Teatro Popular abrite un auditorium de 460 sièges sous son toit ondulé à deux crêtes. Un mur droit entièrement vitré laisse voir la baie de Guanabara ; l’autre mur, qui donne sur une place, est peint en jaune vif et orné de dessins de danseuses rappelant les nombreux spectacles de danse, de théâtre et de musique présentés à l’intérieur.
Confeitaria Colombo
Depuis 1894, la Confeitaria Colombo, située au cœur de Rio, est une institution pour les amateurs de cafés et de pâtisseries (soit à peu près tout le monde en ville). Pour devancer les foules, allez-y avant midi et attablez-vous au rez-de-chaussée, décoré d’immenses miroirs aux cadres en jacaranda sculpté, ou à la mezzanine, sous le plafond en vitrail rétroéclairé, pour prendre le café da manhã (déjeuner) ou le thé servi avec pasteís de nata, gâteau au chocolat et macarons. Demandez à être servi par Orlando Duque, garçom (serveur) dévoué et vedette locale depuis plus de 65 ans.
Escadaria Selarón
Plus de 2000 carreaux de faïence d’une soixantaine de pays (oui, on trouve un unifolié et un fleudelisé dans le lot) composent la mosaïque colorée de l’escalier Selarón. En transformant, un carreau à la fois, les 215 marches d’un escalier en béton, l’artiste d’origine chilienne Jorge Selarón a lentement fait de ce secteur autrefois délabré du quartier de Lapa une source de fierté pour les résidents. Peu après que l’artiste a entrepris son travail en 1990 avec des carreaux récupérés de sites de construction ou peints de sa main, des visiteurs étrangers se sont mis à lui en apporter ou à lui en envoyer de leur propre pays. Pour Selarón, qui est décédé en 2013, ce projet infini était « un hommage au peuple brésilien ». C’est aussi un hommage au pouvoir de l’aménagement de proximité.