Le guide cinéphile de Berlin —

Tuyaux du directeur principal de la programmation du TIFF à l’occasion de la Berlinale.

Geoff Macnaughton est le directeur principal de la programmation du TIFF. Il est à l’emploi du festival depuis 2009 ; dans son nouveau rôle à la programmation, il travaille en étroite collaboration avec les programmateurs et des partenaires de l’industrie à donner forme au festival présenté en septembre. Depuis 2017, il coanime le balado TIFF Long Take, qui s’intéresse aux films que nous regardons, aux raisons de nos choix et à la façon dont nous les visionnons. Il en est à son septième voyage au Festival international du film de Berlin et à l’European Film Market, et nous ne pouvions laisser passer l’occasion de découvrir comment quelqu’un dont c’est le métier de voir des films voit la capitale allemande.

enrouteQuel film devrais–je regarder avant d’aller à Berlin ?

Geoff Macnaughton Les ailes du désir, de Wim Wenders, est le portrait que je préfère de Berlin, dans toute sa beauté clivante.

19 févr, 2019
Intérieur du café Caras Lab.

er Où les gens du milieu du cinéma vont–ils pour prendre un bon café à Berlin ?

gm Ce n’est que quand je suis devenu papa, il y a trois mois, que je me suis intéressé au café, et donc mes visites précédentes à Berlin manquaient sérieusement de caféine. Maintenant qu’il me faut du café pour être fonctionnel, j’ai l’intention de devenir un habitué du Caras Gourmet. Ce café est bien situé, entre les cinémas de l’European Film Market et le Martin–Gropius–Bau, qui est le point de rendez–vous principal du marché.

Extérieur en pierre du Martin Gropius Bau.
Photo : Mathias Voelzke

er Je veux me balader en ville avec mon casque d’écoute sur la tête. Qu’est–ce que je fais jouer ?

gm J’aurais l’air branché si je nommais un groupe berlinois comme Gurr ou Cluster, mais je mentirais, puisqu’en réalité j’écouterais sans doute un balado.

er Quelle est votre salle de cinéma préférée à Berlin ?

gm J’aime beaucoup le Kino International. On plonge vraiment dans la riche et complexe histoire de Berlin quand on franchit les portes de ce cinéma.

Intérieur du Monkey Bar à Berlin.
Photo : Stephan Le

er À quoi ressemble la vie nocturne pendant la Berlinale ?

gm La nuit venue, l’alternative est toujours d’assister à une projection ou à une soirée de réseautage. L’attrait d’une projection, c’est qu’on n’a pas de se montrer sous son jour le plus sociable, tandis que l’avantage des soirées mondaines, c’est que bon nombre d’entre elles ont lieu dans des endroits extraordinaires : par exemple, le Monkey Bar, qui domine le zoo de Berlin.

Extérieur du musée Bode à Berlin.
Photo : Maximilian Meisse

er Vous êtes épuisé. Vous venez de vous taper trois longs métrages à la suite et vous avez deux heures à tuer avant votre prochaine réunion. Où allez–vous ?

gm Mon premier choix serait de faire une sieste. Quand je me sens ambitieux, cependant, j’essaie de me réserver deux ou trois heures à la fin de mon séjour pour m’évader du cœur du festival et explorer Berlin. Si j’ai besoin d’acheter un cadeau de dernière minute pour la Saint–Valentin, je fais un saut dans les boutiques de Mitte ; s’il me faut une autre dose culture, je me rends dans l’île des Musées ; et si j’ai juste envie de marcher, je vais dans Kreuzberg.

Vous vous apprêtez à visionner un million de films. Regardez–vous des films présentés à bord dans l’avion qui vous mène à un festival du film ?
Je maîtrise l’art de dormir en avion, alors d’habitude je regarde le début d’un film présenté à bord lors de l’aller, et je vois la fin lors du vol de retour. Si je ne suis pas en train de dormir pendant la majeure partie du vol, il y a un problème. J’ai vraiment l’impression que certains films sont faits pour être vus en avion. Par exemple, si vous avez hâte de voir un titre mais que vous ne voulez pas payer pour le voir au cinéma, et qu’aucune plateforme de diffusion en continu ne le propose encore, ça en fait un film idéal à visionner en avion.

Vous voyagez beaucoup pour le boulot. Quels sont vos trucs quand vous prenez un vol transatlantique ?
J’essaie d’être aussi organisé possible avant de partir, que ce soit en essayant au préalable de m’ajuster au fuseau horaire de l’endroit où je me rends ou en veillant à remplir mon horaire, afin de ne pas avoir à improviser quand je serai en manque de sommeil.