6 personnages à incarner lors de votre prochain voyage

Partagez

On dit que les voyages ouvrent l’esprit. Arriver dans un nouveau pays, étrangère en terre étrangère, désoriente parfois au point de nous faire grandir et de raviver notre passion et notre goût pour les aventures de la vie. C’est aussi le moment idéal pour étrenner le grand chapeau que vous avez acheté à l’aéroport sur un coup de tête (c’est–à–dire pompette). En voyage, on peut être qui l’on veut… même une personne à chapeau ! Et si les couvre–chefs portés crânement vous indiffèrent, songez à fourrer certaines des identités que voici dans votre bagage à main, au cas où.

11 octobre 2019
  1. La grande voyageuse drapée de mystère —

    Veuve au passé sombre ? Chasseuse de primes retraitée ayant accepté un dernier boulot ? Chasseuse de trésors potentiels parcourant le monde ? Les autres clients du bar dans le hall de l’hôtel ne le sauront jamais avec certitude, mais ils se souviendront longtemps de celle qui, ayant commandé un martini, a levé son verre en murmurant : « À la tienne, Marcel… mon salaud », avant d’avaler cul sec. Relevez le col de votre trench, consultez un calepin rempli de gribouillis, puis lancez à haute voix : « Bien sûr ! Les canaux ! » avant de filer d’un pas pressé. Ça, c’est du mystère !

  2. L’influenceuse éhontée —

    Vous venez de repérer un mur aux couleurs vives qui, franchement, serait magnifique sur Instagram. Oui, sous votre « identité à domicile », vous passeriez votre chemin, laissant sans un deuxième regard toutes ces belles briques pleines de vie. Mais sous votre « identité de voyage » ? J’ai toujours été jalouse de l’enthousiasme débordant des influenceurs pour le cliché, de leur capacité à poser dans une ruelle de Toronto comme s’il s’agissait de la passerelle d’un défilé à Milan. Lors de votre prochain voyage, munissez–vous d’un mot–clic de vacances, de quelques combinaisons–pantalons peu pratiques et de quelques idées de #commandite avant de vous lancer toutes voiles dehors. En publiant vos photos, identiquetez le créateur de vos chaussures… que risquez–vous ?

Illustration d'une femme portant un chapeau de soleil et tenant un verre de vin
  1. La sommelière anonyme —

    C’est divin lorsque les gens s’y connaissent en vin. Pas vrai ? Faire tourner le verre, humer, savourer la petite gorgée au fond du palais, avant de lancer quelque chose comme : « Un peu boisé à mon goût, mais j’adore la fin de bouche tout en souplesse. » Pour endosser cette identité, il vous suffit d’aller au vignoble la veille de votre visite de groupe, et de prendre des tas de notes. Quand le groupe viendra le lendemain, damez le pion au guide en devançant ses affirmations. Pour de meilleurs résultats, ajoutez un déguisement ingénieux (un grand chapeau acheté à l’aéroport ?) pour éviter d’être reconnue. Si vous n’avez vraiment pas envie de faire la visite deux fois, plaignez–vous des tanins jusqu’à lasser vos compagnons.

  2. L’amie sans souci —

    Tout le monde a un ami, ou une amie, pour qui la vie semble facile. Cette personne, protégée des difficultés par un enchevêtrement de privilèges, de charisme et de chance, n’est jamais celle qui s’affole sur Google pour s’assurer que le menu d’un restaurant offre des choix pour un membre végétalien sans gluten du groupe. Elle ne craint pas d’être en retard de 20 minutes, car nul ne lui en veut jamais quand elle l’est, et honnêtement, elle pourrait en toute aisance porter un chapeau qu’elle aurait acheté à l’aéroport. Pour vos prochaines vacances, je vous encourage à vivre comme cette amie sans souci. Vivez votre vie comme si les choses allaient probablement s’arranger. Si le musée que vous vouliez visiter est fermé, demandez au gardien de vous laisser entrer. Peut–être qu’il le fera ! C’est là le pouvoir des sans souci.

Une femme en maillot de bain et tenant un char de canard
  1. L’accent ! —

    Avouez–le, vous auriez voulu être british. Maintenant, vous pouvez l’être ! Si quelqu’un vous demande d’où vient votre accent, prenez un mot au hasard (snif, gloups, slurp) et ajoutez la terminaison « shire ». [NB : N’essayez pas ça en Grande–Bretagne.]

  2. Celle pour qui prendre un risque vestimentaire va de soi —

    Votre ville de résidence n’est pas l’endroit où essayer un nouveau style de veste. Si jamais vous croisiez quelqu’un qui vous perce à jour ? Ou une connaissance qui vous demande : « Nouvelle veste ? » sur le ton de celle qui sait bien que vous vous cherchez ? Mais les gens sur la piazza ne savent pas que vous êtes généralement du genre jean et T–shirt. Personne à la plage ne peut deviner votre nervosité à l’idée de porter un bikini à taille haute. Le concierge de l’hôtel vous félicitera sans doute pour vos lunettes de soleil extravagantes, et il sera sincère. Osez ! (Ou arborez une écharpe plus colorée que d’ordinaire, ce qui reviendra à peu près au même.)