Mathea Olin est facile à voir quand elle émerge à la crête d’une vague dans son lycra rouge, chargeant et ciselant la lame. « Paf ! Ça, c’était du beau surf », s’égosille le commentateur, sa voix retentissant dans toute la baie Cox. Il attend les résultats. « On dirait qu’on va avoir notre premier score excellent du jour : un 8.00, annonce–t–il à la foule sur la plage. Mathea est hot. »
La baie Cox, brisant de plage près de Tofino (Colombie–Britannique), fourmille de surfeurs à l’année, mais encore plus ce week–end, qui évoque une scène de Défi bleu : suffirait de troquer bikinis et palmiers contre cotons ouatés, tuques, pins et cèdres géants. L’endroit est pris d’assaut par la Queen of the Peak, compétition annuelle de surf féminin avec épreuves pour longboards et shortboards, ainsi que Masters (pour surfeuses de 40 ans et plus) et Princess of the Peak (pour 16 ans et moins). Des planches multicolores égaient la plage, où se tiennent des femmes de tout âge en combinaison isotherme, parmi les chiens qui courent éperdument. Des grappes de groms (diminutif de grommets, jargon de surf pour « jeunes ») foulent le sable pieds nus, bouteilles de Tofino Kombucha en main.