Tournant le coin pendant ma visite du temple de Gōtoku–ji, j’ai soudain l’impression d’être épiée. Par des chats. J’avais vu quelques signes avant–coureurs : de loin en loin, des félidés en plâtre cachés dans les jardins nickel, telle une version féline du jeu Où est Charlie?. Mais déboucher d’un coup sur un tas de ces célèbres sculptures de chats qui vous dévisagent, la patte levée et d’un blanc aveuglant sous le soleil de Tokyo, c’est une expérience singulière.
Malgré l’effet intimidant des indications de certains sites web, le temple de Gōtoku–ji, surnommé « temple aux chats porte–bonheur », est à sept minutes de marche étonnamment sans détours de la gare homonyme. Blotti au cœur des rues tortueuses d’un paisible secteur résidentiel de la banlieue tokyoïte de Setagaya, le parc où se dresse le temple bien fréquenté par les résidents. On y voit des parents qui transforment l’allée en piste cyclable pour leurs enfants ; de fervents bouddhistes qui s’arrêtent pour prier ; et des touristes comme moi, venus s’enivrer du plaisir de visiter des sanctuaires bondés de milliers de sculptures de chats aux oreilles rouges.