Qui ne s’est jamais senti éreinté au retour d’un congé de trois jours bien rempli ou n’a jamais atteint son quota de voyages au milieu d’une folle virée en Europe ? Dans un monde infecté par ce que Carl Honoré, auteur canadien primé et parrain du mouvement doux, appelle « le virus de la précipitation », la pause covid a eu l’effet d’un atelier de lenteur et d’oisiveté à l’échelle mondiale, et nous a forcés à réfléchir à notre rythme de vie effréné. Cette éthique de la lenteur commence aussi à changer notre façon de voyager.
Le mouvement doux, rejeton de celui de l’écogastronomie, lequel a vu le jour en 1986 en Italie, consiste à être présent, attentif et sensible à notre environnement. Comme le dit Honoré, dont le livre Éloge de la lenteur est devenu le principal manifeste du mouvement doux, « il s’agit de faire les choses bien au lieu de les faire vite, de vivre pleinement l’instant présent et de savourer les secondes au lieu de les compter ».