Dans le désert californien, le soleil plombe, même en hiver. J’abaisse le pare–soleil pour protéger mes yeux, puis reprends le volant, sans trop le serrer. Je colle les omoplates contre le siège et tends les jambes par anticipation. Dans une radio bidirectionnelle, mon moniteur me donne le feu vert : « OK, Eva, go, go, go ! »
Un coup d’accélérateur et ma BMW M2 décolle, prête à brûler du bitume. L’aiguille grimpe au compteur, mais je ne dois pas quitter des yeux le virage serré droit devant. Pour le réussir, il me faut maintenir la vitesse jusqu’à frôler la sortie de piste. Je tiens le cap tant que je peux, puis je freine sec (un coup de pédale aussitôt relâché) avant de prendre le virage, au son des pneus qui crissent.
Je n’avais jamais pensé apprendre la conduite de course, mais me voici à la BMW Performance Driving School de Thermal, en Californie, près de Palm Springs, pour une journée intensive à piloter des bolides. J’aime la liberté des longs voyages dans de vastes étendues désertes, oui, mais je ne suis pas une passionnée de vitesse. En 20 ans de conduite, je n’ai reçu que deux contraventions. De plus, en cette époque de voitures robotisées et de transport très haute technologie, l’idée d’améliorer mes compétences au volant a quelque chose d’anachronique et de pittoresque ; les dérapages contrôlés n’ont pas leur place dans l’Hyperloop.