Colombie : le rêve de notre rédacteur à la relance du tourisme

10 jours en Colombie à faire beaucoup avec peu (de planification).

Un homme installe un panneau au-dessus d'une porte à Bogotá, Colombie
Deux hommes font une pause devant le street art de style dessin animé sur un mur
La Candelaria est le quartier historique, bien conservé, de Bogotá.
Le quartier Getsemani de Cartagena est un faubourg pittoresque hors des murs de la ville.

Nos projets de voyage étant provisoirement sur pause, nous nous tournons vers nos souvenirs pour trouver du plaisir dans ces escapades inspirantes qui ont eu un écho en nous, et qui nous ont enseigné des leçons précieuses sur nous–mêmes et sur le vaste monde que nous avons en partage. Dans cette nouvelle série, nous revisitons avec vous nos meilleurs voyages à vie, en espérant que vous ferez de même avec nous. Cette semaine, notre rédacteur Ari Magnusson retourne en Colombie, où il s’est rendu à l’été 2016.
 

enRoute Dis–nous pourquoi ce voyage te revient en tête aujourd’hui. Pourquoi est–il inoubliable ?
 

Ari Magnusson Plus je passe du temps confiné chez moi, plus je repense au premier grand voyage que j’ai fait en couple avec ma blonde. Ça faisait plus d’un an qu’on n’avait pas voyagé ailleurs qu’au Canada et l’envie de partir commençait à nous démanger. Longtemps avant notre rencontre, on rêvait tous les deux d’aller en Colombie. Dans mon cas, c’était l’attrait d’un pays qui avait cessé d’être interdit.

04 mai 2020
Fleurs et vignes décorent un balcon en bois à Carthagène, Colombie
On trouve des balcons photogéniques sur presque toutes les rues intra–muros de Cartagena.

ER Vous avez pu explorer beaucoup, sur place ?
 

AM On s’est pas mal promenés en seulement 10 jours : trois vols intérieurs, des séjours dans trois villes, soit Bogotá, Medellín et Cartagena, totalement différentes l’une de l’autre, un peu comme trois vacances pour le prix d’une. On a commencé par Bogotá, la capitale du pays, qui se trouve à 2600 m d’altitude et où il fait plus froid que ce à quoi on pourrait s’attendre d’une ville située près de l’équateur. Bogotá est en bonne voie de devenir une ville branchée : art urbain à tous les coins de rue, embryon d’une scène gourmande, centre–ville revitalisé. Après deux ou trois jours, on a pris l’avion pour Cartagena, sur la côte nord du pays. C’est une ville coloniale bien conservée, colorée, à l’ambiance typiquement tropicale. Et puis finalement Medellín, dont le surnom de « ville de l’éternel printemps » vient de son climat agréable à l’année.

Un homme passe devant une murale sur un mur de briques blanches
Une balade en gondole sur la ville de Medellín en Colombie
À Bogotá, des œuvres d’art urbain égaient presque chaque coin de rue.
Le Metrocable de Medellín est intégré au réseau de transport en commun de la ville. Il a transformé la vie des résidents des bidonvilles situés sur les hauteurs.

ER Quel a été le clou du voyage ?
 

AM Ce que j’aime des voyages, c’est le plaisir anticipé, jour après jour, à l’idée de me plonger dans une ville inconnue ; rien ne bat cette impression qu’on découvre un lieu selon ses conditions, à son rythme. Le clou du séjour, pour moi, ç’a été le quartier Getsemani, à Cartagena, un secteur branché et qui monte, tout juste hors des murs de la ville. C’est charmant et plein de vivacité, et juste un petit peu brut de décoffrage.
 

ER Comment se déroulaient vos journées en Colombie ?
 

AM On n’avait pas d’autre plan que de louer des chambres privées dans des auberges de jeunesse, car on avait un budget serré. C’était un bon moyen de faire des rencontres et de nouer des amitiés avec d’autres voyageurs. À la brunante, j’aimais beaucoup me balader dans les rues étroites de Cartagena, sans rien faire de plus que regarder les gens et prendre une bouchée. J’avais tendance à me pointer dans des bars ou des cafés ignorés des circuits touristiques ; j’avais l’impression de vivre dans un film. Nous avons aussi pris une journée pour aller faire trempette à un volcan de boue (si, si, ça se fait), et une autre pour aller à la plage.

Un homme poussant un chariot avec des caisses de bouteilles en verre à Bogotá, Colombie
À Bogotá, de nombreuses rues sont très pentues.
Montagnes en arrière-plan d'un terrain de football à Medellín, Colombie
La Colombie est un pays fou du foot.

ER Et tu y retournerais ?
 

AM Je l’ai même déjà fait, et je vais le faire à nouveau. Deux de mes amis se sont mariés à Cartagena il y a deux ans, et j’ai eu la chance d’être invité pour cette grande occasion. Selon moi, la ville était déjà devenue plus raffinée, et il y avait à coup sûr plus de touristes. La prochaine fois, j’aimerais faire le sentier de la Ciudad Perdida, dans la sierra Nevada de Santa Marta. C’est dans un massif de sommets enneigés, dont le point culminant du pays, qui touche à la mer des Caraïbes. La randonnée de quatre jours a pour destination finale un site archéologique isolé, un peu comme le Machu Picchu, mais sans les troupeaux de visiteurs.

Les personnes bénéficiant d'un déjeuner en plein air sur des bancs à Carthagène, Colombie
Une femme pousse une poussette bébé devant un mur avec l'art de la rue à Bogotá, Colombie
Cartagena regorge de places verdoyantes où se jouent les scènes du quotidien.
Toujours plus d’art urbain.

ER Quel type de voyageur es–tu, en deux phrases ?
 

AM Du genre qui cherche à en faire le plus possible tout en restant ouvert aux possibilités (je sais que c’est contradictoire). Par exemple, ça peut être de me promener au hasard avec mon appareil photo plutôt que de cocher une liste de choses à voir en ville.
 

ER Quel est ton souvenir préféré de ce voyage ?
 

AM Le hamac aux couleurs vives que j’ai marchandé dans un marché de Cartagena. Je l’apporte régulièrement au parc ou en week–end de camping; sa vue me rappelle parfaitement mes pérégrinations colombiennes.

Une vue aérienne de Medellín, Colombie
Medellín jouit d’un cadre exceptionnel et s’étend au fond de la vallée de l’Aburrá et sur ses flancs.
Un homme sert du jus de citron vert frais de son étal à Carthagène, Colombie
À Cartagena, ce marchand de limonade proposait la boisson désaltérante par excellence.

Nous voulons connaître vos souvenirs de voyage préférés. Envoyez–nous une photo et un texte de 50 à 100 mots qui explique en quoi la destination choisie vous a tant marqué, et pourquoi vous avez si hâte d’y retourner.