enRoute Pouvez–vous me parler de votre formation de photographe ? Quand avez–vous commencé à vous intéresser à la photo ?
Yuli Gorodinsky J’avais 24 ans et je vivais une pénible séparation quand j’ai acheté mon premier appareil photo. Je me sentais coincé et la photographie m’a servi d’outil pour me rebrancher sur le monde. Puis je me suis inscrit à une école de cinéma, mais j’ai décroché pour aller en Inde. Je me disais que je prendrais ce voyage pour me reposer et réfléchir au sens de la vie, mais au lieu de ça je me suis retrouvé à tout photographier de manière obsessionnelle. À mon retour, je me suis formé moi–même à la photo et à l’art. J’ai passé des heures à étudier l’histoire de la photographie à l’ordinateur et à visiter des galeries et des musées.
er Vous avez émigré enfant de Russie en Israël. Quels contrastes majeurs avez–vous remarqués entre ces deux pays ?
yg C’est difficile de les comparer. Israël est un pays plus petit que la ville où j’ai grandi. La Russie dégage une impression de grande immensité : on peut rouler pendant des jours sans jamais voir le bout de la route. Israël, par contre, se traverse en six heures. Ici, je me sens comme un touriste qui n’a jamais véritablement trouvé sa place.