On a inventé un jeu peu après notre arrivée à Tokyo, qu’on appelle Kawaii Quest. Mission : soyez le premier à voir un adorable animal de BD, que ce soit un chat, un ours, un hibou ou un trucmuche à oreilles. Criez « Kawaii * » et donnez un coup de poing sur le bras des autres joueurs (style Punch Buggy sans droit de réplique). Ne suggérez pas d’y jouer si vous devez trouver votre chemin dans le métro ou déchiffrer des menus de sobas : vous aurez mal au bras.
À l’entrée du musée Ghibli, ludique parc à thème de l’ouest de la ville, j’aperçois un immense Totoro au comptoir de la billetterie. On s’attendait à voir des créatures fantastiques dans ce séjour au pays des Pokémon (c’est en grande partie pourquoi on est venus au Japon, moi et mon fils de neuf ans, Hank), mais ce mystique esprit de la forêt créé par le studio Ghibli est le summum. Le réalisateur Hayao Miyazaki, dont les contes surnaturels mettent l’environnementalisme au niveau des petits et grands, est un héros des anime japonais, ainsi que de bien des parents étrangers qu’obsèdent des classiques cultes tels que Mon voisin Totoro et l’oscarisé Voyage de Chihiro. Montés à l’étage dans un ascenseur steampunk, on a un aperçu de son processus créatif dans une recréation de son atelier, où des paysages japonais à l’aquarelle sont punaisés au–dessus du cendrier de son bureau. Au rez–de–chaussée, des scènes 3D prennent vie sur pression d’un bouton pour révéler les secrets de la magie du cinéma.