Aidez votre santé mentale grâce à la planche à rame
Pagayer dans les crues printanières aide l’auteur ottavien Dan Rubinstein à trouver son équilibre.
Par un bel après-midi du début du printemps, la rivière Rideau en crue cascade d’une corniche de calcaire près de chez moi, à Ottawa. Le courant bouillonne et fait des vagues, charriant parfois à toute allure des blocs de glace. C’est le genre d’endroit où les parents hurlent aux enfants de se tenir à distance des rapides rugissants. Me voici pourtant sur la berge, en train de gonfler ma planche à rame, pressé de sentir le débit passer.
Il y a un an, alors que je faisais une de ces descentes de 11 km de l’Université Carleton jusqu’à la calme zone de sortie avant que la rivière Rideau se jette dans celle des Outaouais, la covid-19 nous tenait sur un pied d’alerte. Même si les activités de plein air étaient vues comme essentielles, il valait mieux éviter les gens avec ce mystérieux virus qui planait. Pagayer sur de tumultueuses eaux glacées n’était pas très couru.
Si on est prudent et expérimenté (qu’on porte une combinaison étanche ou isotherme, un VFI et un casque, qu’on utilise une attache à dégagement rapide, qu’on connaît le trajet et ses embûches), naviguer en eau vive n’est pas dangereux en soi. En fait, en ces temps de pandémie où s’occuper de sa santé a pris une toute nouvelle importance, une foule d’études montrent que passer du temps dans des « espaces bleus » (sur, dans ou près de cours ou de plans d’eau) peut procurer de grands bénéfices.
Je monte sur ma planche et m’éloigne de la rive en poussant. La crue nivale m’entraîne en aval à toute vitesse. Genoux détendus, je pagaie régulièrement, pas tant pour me propulser que pour communier avec l’eau et avoir un meilleur équilibre.
Selon les chercheurs en « espaces bleus », les gens sont souvent plus actifs près de la mer, d’un lac ou d’une rivière, et chaque minute à s’activer est bénéfique pour le corps et l’esprit. Les images et les sons des milieux aquatiques retiennent naturellement notre attention et nous donnent une impression « d’étendue » (comme un horizon qui nous attire), le sentiment d’échapper à la routine et d’être en vacances. Tout ça agit sur notre système nerveux parasympathique et déclenche une réaction apaisante et réparatrice du corps et de l’esprit.
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