Les commandements des vacances (vraiment) relaxantes
En vacances, ma pensée la plus récurrente (ex æquo avec « Je devrais peut-être refaire ma vie ici et devenir celle qui a les moyens de vivre dans cette location Airbnb au quotidien ») est la suivante : « Qu’arriverait-il si je jetais mon téléphone du haut de ce pont ? » Le stress d’un voyage moderne est presque toujours causé, ou du moins exacerbé, par mon téléphone. Devrais-je mentionner le chien qui portait le même manteau que son maître dans ma conversation de groupe ? Ma mère s’est-elle inquiétée de ma sécurité pour la huitième fois aujourd’hui ? Si le monde n’a vraiment pas besoin d’une autre vidéo Boomerang d’une Blanche trinquant au rosé sur une terrasse européenne, qu’est-ce qui me pousse à en publier une ? Aux prises avec l’accès illimité aux nouvelles destinations, les palmarès établis par tout un chacun et les forums où je peux me vanter de mon style de vie #jetset (bref, de ma décision de dernière minute de demander un surclassement en classe Économique Privilège), mes vacances sont devenues trop planifiées, trop tendues et trop partagées en ligne.
Ça suffit, que je dis. Trop, c’est trop (en classe Économique Privilège, on a le droit de s’exprimer). Je reprends en main mes vacances. Si vous voulez faire comme moi, voici comment.
Première étape : jetez votre téléphone du haut d’un pont
Je plaisante ! Mais mettez-le au moins en mode avion, ou dans l’étui à passeport qui se porte caché sous les vêtements et que votre mère vous a offert. Plus il sera difficile d’accès, mieux ce sera. Prenez autant de photos et de vidéos que vous voudrez, mais réservez-vous une demi-heure chaque soir pour les publier, afin d’éviter les mises à jour perpétuelles. Comme le dit le proverbe: Instagram peut attendre, pas Lisbonne !
Deuxième étape : ne faites pas vos recherches
Une fois, en vacances à Paris, je me suis rendue au musée de l’Orangerie pour m’apercevoir qu’il était fermé pour rénovations. Aurais-je dû faire des recherches à l’avance ? Sans doute… Mais est-ce que ce n’est pas devenu une de mes journées préférées dans ce séjour, passée à traîner au bord de la Seine en m’empiffrant de glucides ? Mets-en. C’est bien d’avoir une idée de la façon dont vous voulez passer votre journée, mais coller à un itinéraire est un moyen infaillible de gâcher votre plaisir.
Troisième étape : utilisez une carte papier
Ce que je veux dire, c’est qu’une carte à l’ancienne ne voit jamais sa batterie se décharger et ne cesse jamais de fonctionner quand on renverse un spritz dessus. Ça vous évitera de sortir votre téléphone, vous aurez une expérience plus authentique de la ville… et, j’avoue, vous vous perdrez sans doute, mais ça fait partie du plaisir. C’est ce qu’on appelle la spontanéité !
Quatrième étape : demandez conseil aux résidents
Les critiques de restos et de parcs publics qu’on trouve en ligne sont parfois, disons, critiquables. Laissez tomber les sites web à contribution participative et demandez plutôt aux chauffeurs de taxi, à vos amis (et plus si affinités) Tinder, aux commerçants et autres habitants du coin. Si vous découvrez un bijou, gardez ça secret.
Cinquième étape : allez-y mollo
Ne soyez pas trop dur avec vous-même si vous vous surprenez à tenir en main votre téléphone en visitant un souk, ou si par mégarde vous passez l’après-midi à parcourir les photos des autres de cette falaise des Cinque Terre que vous adorez. Devant le Manneken-Pis, mieux vaut sans doute googler un petit peu avant de demander à un quidam belge de quoi il retourne. Et vous savez quoi ? Ce n’est pas grave ! La présente liste ne donne pas des règles strictes, mais de modestes suggestions pouvant vous aider à vous débrancher et à vous détendre. Pas besoin de les suivre à la lettre. Après tout, vous pouvez toujours en conserver une copie sur votre téléphone, en cas d’oubli.
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