10 fabuleux parcours de cyclocamping au Canada

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Pédalez jusqu’à votre prochaine aventure.

Encore récemment, le cyclocamping était considéré comme un sport d’aventure marginal, le domaine réservé des cyclistes téméraires qui prenaient part, en juin, au Tour Divide qui relie Banff, en Alberta, à Antelope Wells, au Nouveau–Mexique. Aujourd’hui, les escapades cyclistes de plusieurs jours comptent parmi les secteurs à la plus forte croissance de l’industrie, et presque tous les fabricants proposent des montures adaptées à cette activité. La hausse de popularité a aussi mené à une multiplication des parcours, offrant aux adeptes une pléiade d’options quant aux niveaux de difficulté, aux types de piste et à la durée du voyage.

C’est quoi, le cyclocamping ?

La façon la plus simple de décrire le cyclocamping est de considérer les deux activités qui le composent : le cyclotourisme traditionnel et la randonnée ultralégère. Au cyclotourisme, le cyclocamping emprunte les voyages longue distance de plusieurs jours, mais ceux–ci s’effectuent sur des sentiers de gravier et des pistes de vélo de montagne plutôt que sur les grandes routes. Et pour faciliter le travail sur ces terrains parfois accidentés, l’activité adopte le b.a.–ba de la randonnée ultralégère : n’apporter que l’essentiel. À la place des porte–bagages et des sacoches, la plupart des adeptes optent pour de simples sacs de guidon, de cadre ou de selle qui totalisent parfois aussi peu que 30 l de capacité pour trimballer tout le nécessaire, y compris la tente, le sac de couchage, les vêtements chauds et assez de nourriture pour rallier la prochaine étape.

Les meilleurs parcours de cyclocamping au Canada

Entre balades d’un week–end sur des routes de gravier au Québec et randonnées épiques de 10 jours sur des sentiers ferroviaires de Colombie–Britannique, choisir un périple peut être aussi compliqué que l’aventure elle–même. Pour vous inspirer, voici certains de nos parcours de cyclocamping préférés au Canada.

13 avril 2021
Un vélo posé contre un arbre sur un sentier en Colombie-Britannique
BC Epic 1000, de Merritt à Fernie.   Photo : Kirsten Mills
  1. Cyclocamping en Colombie–Britannique : BC Epic 1000, de Merritt à Fernie —

    La Colombie–Britannique est la capitale du vélo de montagne au Canada. Pas étonnant, donc, que la province compte certains des meilleurs parcours de cyclocamping. Le BC Epic 1000 est un trajet linéaire de 1000 km qui relie la vallée de l’Okanagan, le Kootenay et les Rocheuses entre Merritt et Fernie. La route suit un sentier de qualité ferroviaire sur sa majeure partie, avec juste assez de sable lâche et de route raboteuse pour ajouter au défi d’endurance. Alors que la plupart des cyclistes choisissent d’effectuer le parcours en 10 jours, le record hallucinant de 2 jours, 16 heures et 45 minutes a été établi durant la course non officielle BC Epic.

Cyclocamping sur un pont suspendu le long des hautes Rocheuses en Alberta
Sentier High Rockies, Canmore.   Photo : Jeff Bartlett
  1. Cyclocamping en Alberta : sentier High Rockies, Canmore —

    Presque la moitié des itinéraires décrits dans le récent guide Bikepacking in the Canadian Rockies débutent à Canmore ou à Banff. Difficile de battre le mariage de décor, de pistes étroites et de points de ravitaillement le long de la route High Rockies de 182 km qui passe par les deux municipalités. Le parcours, qui mêle sentiers pensés pour le vélo de montagne et routes goudronnées, prend habituellement trois jours. Le clou du trajet est la piste étroite High Rockies de 80 km qui traverse le pays de Kananaskis. Il y a plusieurs points d’observation en cours de route, mais l’étape la plus spectaculaire est la traversée de la passerelle suspendue de Blackshale. Le plus grand défi ? Sans contredit le bout entre Canmore et Banff, avec les sentiers très techniques de Highline et de Rundle Riverside.

Faire du vélo sur un chemin de terre de l'Audible qui traverse le parc interprovincial Cypress Hills
Audible, collines Cypress.   Photo : Carter Gramlich
  1. Cyclocamping en Alberta et en Saskatchewan : Audible, collines Cypress —

    Des routes de gravier calmes et des sites de camping magnifiques marquent le sentier Audible, long de 161 km et parcourable en trois jours, dans le parc interprovincial des Collines–Cypress. (Le circuit peut débuter ou finir en Saskatchewan comme en Alberta, mais Elkwater, en Alberta, est un point de départ et d’arrivée idéal.) En 2004, la Société royale d’astronomie du Canada a désigné le parc réserve de ciel étoilé, afin de reconnaître son caractère unique pour y observer les astres. Pendant la Nouvelle Lune, la voûte céleste se déploie sur 180° grâce à la géologie unique du lieu, où les collines Cypress s’élèvent 600 m au–dessus des Prairies voisines. Même si les montées sont aisées, le parcours passe tout près du plus haut sommet de la Saskatchewan, qui culmine à 1392 m d’altitude.

Un quai surplombant les eaux du parc national du Mont-Riding au Manitoba
Boucle autour du parc du Mont–Riding.   Photo : Norm Andreiw
  1. Cyclocamping au Manitoba : boucle autour du parc du Mont–Riding —

    Difficile de repérer les sentiers sur les cartes au Manitoba. Les cyclistes passionnés du coin partagent toutefois des infos via la page Facebook publique de Bikepack Manitoba. Cette boucle tout en gravier de 390 km ceinture le parc national du Mont–Riding et vous fera voir le meilleur des Prairies : routes de gravier dégagées, panoramas à l’infini et juste assez de collines vallonnées pour que le défi soit à la hauteur de vos ambitions. Les points de ravitaillement sont nombreux, mais les cyclistes doivent se préparer à de longues distances entre les collectivités sur des routes de campagne quasi désertes où il peut s’avérer difficile de trouver de l’aide.

Un cycliste sur le parcours de la Butter Cup 700 en Ontario
BT 700, St. Jacobs.   Photo : Matthew Kadey
  1. Cyclocamping en Ontario : BT 700, St. Jacobs —

    Le sentier Butter Tart 700, de 760 km, a favorisé la démocratisation du cyclocamping dans l’est du Canada, et on peut l’emprunter n’importe quand en été. Puisqu’il mêle sentiers de gravier, routes de VTT et pistes cyclables afin d’éliminer le plus possible les passages goudronnés, on le décrit davantage comme un parcours de vélo de montagne qu’un sentier de gravier pour le cyclisme. Située dans le sud–ouest de l’Ontario, la route se rend jusqu’à la rive du lac Huron et traverse l’escarpement du Niagara pour vous faire voir les plus beaux attraits de ce coin de pays. Le grand départ de la course BT 700 a lieu en juin ou en juillet.

Faire du vélo le long du sentier boisé de la boucle de la Forêt-Ouareau à Montréal
Circuit de la Forêt Ouareau, Montréal.
Messkit Magazine.
   Photo : Trevor Browne
  1. Cyclocamping au Québec : circuit de la Forêt Ouareau, Montréal —

    S’amorçant au parc La Fontaine, à Montréal, le circuit de la Forêt Ouareau est peut–être le parcours de cyclocamping le plus accessible au Canada. Une fois sorti de la ville, il sillonne les Laurentides, puis le parc régional de la Forêt Ouareau. La parcours de trois jours, qui s’étire sur 280 km, est parfait pour les débutants : les différentes surfaces sont adaptées aux vélos de route tout–terrain et aux vélos de montagne ; les points de ravitaillement sont nombreux ; et la route ne s’éloigne jamais trop du confort et des ressources de la civilisation.

Une cascade dans le Triangle de Fundy de Sussex, Nouveau-Brunswick
Fundy Triangle, Sussex.   Photo : Danielle Langlois
  1. Cyclocamping au Nouveau–Brunswick : Fundy Triangle, Sussex —

    À partir de Sussex, le Fundy Triangle de 150 km relie trois réseaux de sentiers de vélo de montagne via des chemins de gravier et des pistes de VTT. Le parcours passe par le parc national Fundy, où l’International Mountain Bike Association s’est alliée à Parcs Canada pour construire un ensemble de sentiers adaptés aux cyclistes de tous les niveaux. Bien qu’il faille y réserver ses places, les sites de camping du parc national Fundy demeurent les meilleurs endroits où passer la nuit entre deux étapes de ce trajet de deux jours.

Quatre personnes à vélo sur un pont en bois sur le sentier Rum Runners en Nouvelle-Écosse
Sentier Rum Runners, de Lunenburg à Halifax.   Photo : Tourism Nova Scotia/Acorn Art Photography
  1. Cyclocamping en Nouvelle–Écosse : sentier Rum Runners, de Lunenburg à Halifax —

    Selon les critères du cyclocamping, le sentier Rum Runners est court et plat. Cela dit, la route de 119 km entre le Vieux Lunenburg (inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco) et Halifax permet de profiter des collectivités maritimes pleines de vie, des plages et des poissons et fruits de mer locaux. Entre un souper au homard au Shore Club de Hubbards et une saucette au parc provincial Cleveland Beach, à Black Point, vous aurez plusieurs bonnes raisons de ralentir et de ranger le vélo en cours de route.

Un groupe de personnes faisant du vélo le long du sentier de la Confédération à l'Île-du-Prince-Édouard
Sentier de la Confédération d’un bout à l’autre, de Tignish à Elmira.   Photo : Paul Baglole
  1. Cyclocamping à l’Île–du–Prince–Édouard : sentier de la Confédération d’un bout à l’autre, de Tignish à Elmira —

    Ce périple de 273 km traverse l’Île–du–Prince–Édouard de Tignish à Elmira grâce au sentier de la Confédération. Le parcours est facile et peut être complété en cinq jours en suivant une route de gravier majoritairement plate. Si les villages côtiers pittoresques et la vue sur le détroit de Northumberland ne sont pas suffisants pour faire chavirer leur cœur, les randonneurs peuvent aussi utiliser leur GPS afin de découvrir les quelque 1600 géocaches qui ponctuent le parcours.

Brook Pond à Terre-Neuve
Newfoundland T’Railway, de Grand Bay West à St. John’s.   Photo : Wikipedia
  1. Cyclocamping à Terre–Neuve : Newfoundland T’Railway, de Grand Bay West à St. John’s —

    Dix jours et 880 km de routes de gravier de qualité ferroviaire permettent de relier St. John’s et Grand Bay West sur le sentier Newfoundland T’Railway. Le décor est spectaculaire, particulièrement le long des monts Long Range, dans la vallée Codroy et la région de Gaff Topsail. Plusieurs vestiges ferroviaires subsistent aussi dans les petits villages qui émaillent la route et sur les travées d’origine à Stephenville Crossing et à Bishop’s Falls. Bien qu’il soit quasi impossible d’espérer un ciel tout bleu, une randonnée en août ou en septembre devrait garantir des températures plus clémentes, en plus de coïncider avec la saison des bleuets (les petits fruits sont abondants le long du parcours).

 

Jeff Bartlett est un photographe et cinéaste d’aventure établi dans les Rocheuses canadiennes. Le cyclocamping fait partie intégrante de son travail et de sa vie personnelle, comme en font foi son plus récent court métrage, Choosing to Live, et ses nombreux périples au Canada et autour du globe.