Le ciel est clair, l’eau miroitante et la plage de sable blanc presque déserte, hormis deux chameaux allongés près du rivage, les bosses sanglées de catalognes boucharouette de couleurs vives. « Bien des gens croient qu’une journée venteuse est propice au surf, mais c’est du vent de terre qu’il faut », explique Graeme Barker en scrutant l’Atlantique. « Ici, c’est l’endroit rêvé pour apprendre. »
On est à Sidi Kaouki, au Maroc, à 30 minutes du port fortifié d’Essaouira et à cinq heures au sud de Casablanca et de ses souks. C’est mon premier séjour dans cette station balnéaire de boutiques de surf et de fast–foods où les foules (pour ce qu’il y en a) sont formées de gens du coin en combinaison néoprène. C’est aussi, point capital, la première visite de Barker : aujourd’hui, il décidera s’il vaut la peine de revenir à Sidi Kaouki… avec des centaines de clients.