Que contient le bagage à main d’une hôtelière ?

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PDG des chaînes Accent Inns et Hotel Zed, Mandy Farmer aborde sa reprise de l’entreprise familiale, son statut de première hôtelière de Tofino et ce qu’elle trimballe quand elle visite ses propriétés britanno–colombiennes.

Si vous avez déjà visité un hôtel Zed, vous connaissez déjà la personnalité de la PDG Mandy Farmer : chaleureuse, accueillante et très enjouée. En 2008, Mme Farmer a succédé à son père à la direction d’Accent Inns, chaîne britanno–colombienne d’hôtels confortables et abordables, mais la marque de « motels–boutiques » Hotel Zed, connue pour son ambiance conviviale et sa déco rétro, est son bébé. Après Victoria et Kelowna, Hotel Zed vient d’ouvrir une troisième propriété à Tofino, qui ajoute des attraits tels que salon de taromancie et minidisco au milieu hôtelier de cette ville du surf, et qui fait de Mme Farmer la première hôtelière de la région.

14 janvier 2021

enRoute Quel est votre premier souvenir lié aux hôtels ?

Mandy Farmer En fait, je jouais « à l’hôtel », toute seule, dans les bois. J’installais une réception sur des souches d’arbres et je faisais des lits. Je suppose que j’avais séjourné dans un hôtel auparavant, mais je ne m’en souviens pas.

ER Est–ce que ça veut dire que vous avez toujours su que vous vouliez diriger un hôtel ?

MF Non ! Je savais juste que c’était un super emploi d’été. Mon père a commencé à construire des hôtels en 1986. Ado, j’ai vu comment cette industrie l’a transformé et combien il aimait ça. Quand j’étudiais à l’université en neuropsychologie, je rentrais à la maison l’été et je travaillais dans les hôtels. J’ai commencé à la réception pour Accent Inns, mais j’ai aussi travaillé à l’Empress et au Delta Ocean Pointe. Ce n’est qu’après avoir obtenu mon diplôme que j’ai réalisé qu’il faudrait que je fasse un doctorat si je voulais travailler en neuropsychologie. J’allais à McGill, alors j’ai proposé à mon père de devenir directrice des ventes pour le Québec. Être vendeuse était difficile, mais c’était agréable de voir que, même jeune, j’étais capable de façonner et d’influencer notre entreprise. C’est à ce moment–là que je me suis dit : « Wow ! C’est tellement plaisant. J’adore ça, et j’adore travailler avec mon père. » J’ai ensuite fait un MBA pour cadres afin d’acquérir des compétences en affaires, puis j’ai repris l’entreprise en 2008.

ER L’hôtel Zed Tofino a ouvert à la fin de l’été. C’était comment, inaugurer un hôtel en pleine pandémie ?

MF C’est le premier hôtel que j’ai fait construire (les autres ont tous été rénovés), ce qui était déjà un défi en soi. Tout comme les perturbations de la chaîne d’approvisionnement ; je me suis demandé si on allait vraiment pouvoir ouvrir comme prévu au début juillet. Il y a eu tellement de retards qu’on n’a pas ouvert avant la fin août, mais on a toujours su que ça allait se faire. En mars, j’ai vraiment craint pour la survie de notre entreprise. Mais même à l’époque, après quelques semaines de travail, j’ai vu mon équipe prendre son envol ; je crois vraiment qu’on va être une meilleure entreprise à l’issue de tout ça.

ER Quel effet ça fait d’être la première hôtelière à Tofino ?

MF Je suis assez fière. Il y a dans cette collectivité des femmes incroyables. Je pense à Maureen Fraser, propriétaire de la Common Loaf Bake Shop, qui s’est battue contre la MacMillan Bloedel pour sauver la région de la baie Clayoquot de l’exploitation forestière. Il y a un long héritage de grandes entrepreneures, et rejoindre ce groupe est une source d’inspiration.

ER Qu’est–ce que l’hôtel Zed a apporté au paysage hôtelier de Tofino ?

MF On a certainement apporté beaucoup de dynamisme et d’originalité. Les hôtels ici sont absolument magnifiques, mais il n’y en a aucun comme le nôtre, nulle part au Canada. Il y a une piste cyclable qui traverse notre hall d’entrée, et une armoire rétromoderne avec un dispositif secret qui s’ouvre électroniquement et vous mène à la salle d’arcade des années 1980. On a même un salon de taromancie.

ER Avez–vous un projet de rêve ?

MF Je suis une grande adepte du vélo de montagne, alors j’ai eu l’idée d’ouvrir un hôtel qui accueillerait les vététistes. Ils pourrait y faire des randonnées guidées, mais aussi y vivre une expérience extraordinaire à leur retour : une bonne bière artisanale, des jacuzzis, des braseros.

ER Où rêvez–vous d’aller en voyage ?

MF Présentement, je tripe à explorer la Colombie–Britannique. C’est un des bons côtés de la pandémie : nous apprenons tous à mieux connaître notre coin de pays. Il était temps ! En tant que Canadiens, nous devrions connaître les splendeurs qui se trouvent ici. Je suis donc très heureuse de continuer à voyager au Canada pour la prochaine année.

ER À quoi ressemblent vos bagages ?

MF Ça dépend si je pars ou si je reviens : dans le premier cas, je plie tout, mais quand je rentre à la maison, c’est tout pêle–mêle.

ER  Faites‑vous vos bagages à l’avance ou à la dernière minute ?

MF Ça m’embête si je me retrouve avec un pull qui ne va pas avec mon pantalon. Alors je planifie ma garde–robe pour la durée de mon séjour.

ER Un truc de voyage à partager ?

MF J’ai souvent plus de temps pour prendre soin de moi qu’à la maison, alors j’ai toujours des boules de massage pour me détendre.

Que contient le sac de Mandy ?

Un cahier à spirale inspiré de la couverture d'un vieux livre de Nancy Drew
  • Carnet — C’est en vol que je réfléchis le mieux. Je peux aisément retrouver les pages de mon journal orné d’une vieille couverture de Nancy Drew où j’étais en avion, parce que j’ai bien travaillé.

Un inhalateur d'aromathérapie Escents en noir
  • Inhalateur d’aromathérapie Escents — Cet inhalateur, d’une société détenue par une femme, me file une dose calmante d’huiles essentielles de néroli et de bergamote qui me met dans le bon état d’esprit.

Un déguiseur de boissons Rebellious Hotel Zed vert clair
  • Rebellious Drink Disguiser de Hotel Zed — On en vend à nos adresses Hotel Zed ; en fait, c’est une tasse de voyage, alors j’y mets du café si je prends l’avion. Mais si je vais au parc ? Pourquoi pas une bière ?

Deux sacs de bonbons SmartSweets en forme d'ours en peluche et de poisson
  • Bonbons SmartSweets — Je n’aime pas les édulcorants artificiels, mais ces bonbons sucrés au stévia sont super. J’adore le fait que l’entreprise soit de Vancouver et qu’une femme en soit propriétaire.

La couverture du livre d'affaires, La vache pourpre, de Seth Godin
  • La vache pourpre, de Seth Godin — J’ai lu une tonne de livres sur les affaires ; celui–ci m’a vraiment influencée. L’auteur explique qu’on ne remarquera pas une vache normale, mais une vache pourpre, si. Ce concept m’a aidée à concrétiser l’idée derrière Hotel Zed.