Regard sur l’Ouzbékistan dans l’objectif de la photojournaliste Matilde Gattoni
Matilde Gattoni est une photojournaliste franco‑italienne. Il y a 18 ans, elle a visité l’Ouzbékistan pour la première fois. En février 2019, l’Ouzbékistan a permis aux voyageurs de visiter le pays sans visa pour la première fois. Elle est partie avec son appareil photo pour retrouver le pays qui avait gagné son cœur et voir comment il avait changé.
enRoute Comment vous êtes–vous intéressée à la photographie ?
Matilde Gattoni J’ai commencé à photographier à 19 ans lors d’un voyage au Maroc, j’étais partie avec un vieux Canon reflex de mon père et mon intérêt pour la photo s’est révélé au courant du voyage. A mon retour du Maroc j’ai acheté plein de bouquins de photographie que j’ai étudié pour apprendre la technique. C’est vite devenu une passion et un véritable besoin.
ER Qu’est–ce qui vous a menée en Ouzbékistan pour la première fois il y a 18 ans ?
MG Un film qui se déroulait auprès de la mer d’Aral, je suis tombée amoureuse de ce paysage et j’ai pensé, un jour je veux aller là–bas, sans vraiment savoir où c’était, quelques mois plus tard j’achetais un billet d’avion pour Tashkent sans savoir ce qui m’attendais. Cette approche instinctive du voyage me manque beaucoup, ce n’est plus pareil depuis que je suis photojournaliste.
ER Pourquoi souhaitiez–vous y retourner ?
MG Je ne choisis pas les pays où je travaille mais les reportages donc je suis retournée en Ouzbékistan pour couvrir un reportage sur l’ouverture du pays suite à la mort de l’ancien président dictateur Islam Karimov.
ER Pourquoi aimez–vous photographier ses gens et ses lieux ?
MG Je suis photojournaliste donc la plupart du temps je croise les sujets de mes histoires dans des moments plutôt dramatiques de leurs vies. Ce qui me touche le plus est certainement la rencontre avec l’autre, la photographie me permet d’abattre les barrières linguistiques et culturelles en créant un lien profond avec mes sujets.
ER Boukhara est votre ville ouzbèke favorite. Pourquoi ? Qu’est–ce qui la rend unique ?
MG J’adore me promener dans les ruelles étroites du vieux Boukhara, une petite merveille se cache à chaque coin de rue, une ancienne mosquée en ruine hors des sentiers battus, une échoppe qui vend des manti (des raviolis locaux), un vieillard qui vous invite à prendre le thé avec sa famille. J’imagine la vie qui s’écoule lentement derrière les mûrs des maisons couleur sable et l’incroyable richesse historique qui y est encore palpable.
ER Votre travail vous fait voyager partout sur la planète. Qu’avez–vous toujours dans vos bagages ?
MG Plus le temps passe et plus mon bagage se fait lourd, je pars en principe pour des périodes longues et j’aime emporter avec moi un peu de confort de la maison mais si je devais citer un seul objet ce serait un gri–gri qui m’a été donné par un chef de village togolais.
ER Quel endroit dans le monde aimeriez–vous visiter de nouveau (outre l’Ouzbékistan) ?
MG La Patagonie, j’ai eut la chance de la traverser en bateau et en voiture il y a plusieurs années et c’est un des endroits au monde où j’ai majoritairement ressenti une incroyable sensation de liberté et une connexion profonde avec la nature.
ER Parlez–nous de quelques comptes Instagram que vous appréciez et dites–nous pourquoi.
MG @markosian une photographe américaine d’origine arménienne qui possède une délicatesse et un œil absolument uniques. @delphinediallo une photographe franco–sénégalaise vivant à New York à travers laquelle je découvre la communauté afro–américaine que Delphine couvre avec tellement d’amour, de respect et d’énergie. @denisdailleux_ un photographe français qui me transporte dans des mondes lointains de part sa sensibilité. @gardaf un photographe marocain absolument extraordinaire et mature malgré son jeune âge.
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