Gail Simmons, de Top Chef, sur le soutien qu’elle a offert aux restos asiatiques et la cuisine d’été
Simmons, autrice gastronomique et juge à Iron Chef Canada a récemment participé à #TakeOutHate, une campagne visant à combattre la discrimination envers les restaurants asiatiques. Nous lui avons demandé d’où vient l’idée d’une telle initiative et quels produits locaux garnissent son garde‑manger new‑yorkais, en plus des ingrédients inspirés de son dernier voyage au Japon.
enRoute En plus de la crise qui frappe l’ensemble des restos, les tables asiatiques subissent une discrimination et des préjugés liés à la pandémie. Pourquoi vous être impliquée ?
Gail Simmons J’ai vu mon industrie frappée durement ces derniers mois. Je suis connue comme quelqu’un qui encourage cette communauté, et j’ai été outrée par le poids supplémentaire que devaient porter les restos asiatiques. Nous avons le pouvoir de remédier à la situation ; ajouter ma voix à la campagne #TakeOutHate est une façon de contribuer.
ER D’où vient l’idée de #TakeOutHate ?
GS #TakeOutHate a été lancé par Ajinomoto, une entreprise japonaise avec laquelle je travaille depuis un an. Nous avons produit une drôle de vidéo avec des gens extérieurs à la restauration comme Margaret Cho, Harry Shum Jr. et Jenny Yang, qui utilise l’humour pour dire clairement pourquoi il est important de soutenir les entreprises asiatiques. Nous avons un rôle à jouer contre le racisme, et en tant que Blanche je suis bien consciente de ma position privilégiée.
ER Comment peut-on aider ?
GS Commandez pour emporter à votre resto asiatique de quartier. Achetez une carte cadeau. Donnez à un fonds de soutien. Au-delà des restos asiatiques, c’est tous les petits restos aux proprios issus de minorités qui sont touchés. Il suffit de commander chez eux pour les aider à survivre.
À lire : L’histoire du quartier chinois de Vancouver en petites bouchées
Gail Simmons
Nous lui avons aussi demandé à quoi ressemble l’été dans sa cuisine. Laissez-vous inspirer par les plats, les ingrédients d’ailleurs et les produits locaux (en plus de son ingrédient secret estival) qui garnissent son garde-manger new-yorkais.
ER Quel aliment du garde-manger ajoute de la magie à vos plats ?
GS Le furikake est un condiment composé de poisson séché, d’algues et de sésame, et nous en consommons frénétiquement. Nous en ajoutons sur notre popcorn, nos avocats, nos œufs, notre riz (nous faisons des sushis et en saupoudrons partout). Ma fille en fait une obsession.
ER Quel produit vous rappelle le plus l’été ?
GS Nous mangeons le plus de baies et de fruits à noyau possible l’été. Des cerises, des fraises, des bleuets… En plus de les manger frais, nous les rôtissons lorsqu’ils commencent à ramollir : mettez-les au four avec un tout petit peu d’huile à 375 °F pendant 15 minutes. Leur goût s’intensifie et la cuisson transforme les fruits en une délicieuse garniture pour les pancakes, le yogourt ou la crème glacée. Nous cuisinons aussi un quatre-quarts à la rhubarbe et des muffins aux fraises. La pêche, avec concombre, menthe, feta et jalapeno frais, est délicieuse en salade.
À lire : Eden Grinshpan, l’animatrice de Top Chef Canada, fait le tour du monde et de ses cuisines
ER Avez-vous un ingrédient estival secret ?
GS Le yuzu, en jus concentré. Nous l’ajoutons aux vinaigrettes, puis aux sodas, pour en faire une boisson rafraîchissante. C’est aussi parfait avec la téquila et le gin, évidemment.
ER Y a-t-il un autre ingrédient qui figure parmi vos incontournables ?
GS Le tahini est un incontournable chez nous ; il est bon à toutes les sauces. Nous en faisons une vinaigrette (avec un peu de citron, de sel et de flocons de piment), l’utilisons en cuisson (dans les brownies par exemple), le mélangeons au yogourt ou le versons sur les légumes verts. Il est aussi délicieux sur la crème glacée. Il est riche et possède un goût franc de noisette, alors pas besoin d’en mettre beaucoup.
ER Votre légume d’été favori ?
GS Je patiente toute l’année pour la saison du maïs. Nous en mangeons avec tout, que ça soit sucré ou salé. En épi, nous le bouillons ou le cuisons sur le grill. C’est un aliment tellement polyvalent : faites-en un délice de rue mexicain, enrobez-le de beurre miso ou retirez les grains de l’épi pour le manger frais dans une salade. Nous ajoutons les grains aux muffins et cuisinons des pancakes bleuets et maïs. Bon à tout coup.
Le questionnaire
- Premier souvenir de voyage Mon père est originaire d’Afrique du Sud et je me rappelle le premier de plusieurs voyages là-bas. Il a fallu 25 heures pour s’y rendre, mais je me souviens encore notre visite dans la région viticole, avec nos cousins. Nous avions appris à déguster et à recracher le vin, mais ça m’a saoulée. J’avais cinq ans.
- Dernier voyage Escapade d’un jour à Philadelphie, une semaine avant le début du confinement.
- Souvenir favori Une robe de chambre style kimono indigo de l’hôtel Saint Cecilia, à Austin, au Texas.
- Voisin de rêve dans l’avion Le journaliste Michael Pollan.
- Voyager a le pouvoir de… remettre en question votre vision du monde et bousculer vos positions.
Le livre de recettes Bringing It Home: Favorite Recipes from a Life of Adventurous Eating est en vente dans toutes les librairies culinaires.
À lire
-
-
-
Entretien
3 paralympiens d’Équipe Canada parlent rituels de compétition, astuces de voyage et dons de bienfaisance
Nous avons rencontré les athlètes paralympiques Mark Arendz, Tyler McGregor et Frédérique Turgeon pour parler de tout, de leurs premiers souvenirs de voyage aux aliments qui leur manquent lorsqu’ils sont loin de chez eux.
-