Ses boucles d’oreilles en forme d’huîtres l’ont gentiment trahie. Barbara Johnson, fondatrice de Great Delta Tours, un groupe touristique qui s’engage à avoir un impact positif sur la planète, me fait monter dans une camionnette en direction de l’aéroport Southern Seaplane. Le brouillard se lève alors que nous quittons l’hôtel Four Seasons New Orleans pour nous rendre à Belle Chasse.
On se rend à Grande–Isle, la dernière île–barrière de Louisiane. L’hydravion rugit lorsque je m’installe dans le siège de copilote, et qu’un héron bleu nous observe depuis la berge. Le ciel est maussade alors qu’on survole des cours d’eau, bien qu’on aperçoive de brèves percées de soleil, à travers les nuages. De larges bandes de terre verdoyante, couvertes d’arbustes et de mousse, ponctuent les eaux miroitantes. Des bateaux délabrés datant de la guerre de Sécession, à moitié immergés, et des vestiges de forts sortent de l’eau, tandis qu’un village fantôme philippin des années 1930 a été abandonné dans les marais.