Une journée parfaite à Stratford, en Ontario

Les références à Shakespeare abondent à Stratford, en Ontario, plaque tournante du théâtre au Canada et ville natale d’un porte–parole archicélèbre, Justin Bieber. Mais la petite municipalité pittoresque de 30000 âmes respectueuses des traditions (mais aussi cool et avant–gardistes) n’est pas que pour les bardes et les fans finis de Bieber. Cette destination du sud–ouest de l’Ontario se démarque par ses jolies berges, ses rues bordées d’une architecture du 19^e siècle et de boutiques d’artisans de même que sa scène gastronomique qui surpasse les attentes.

Matin

Débutez la journée avec un brunch au coquet Cafe Bouffon, pierre angulaire d’une intersection du centre–ville qui donne sur la rivière sinueuse plus bas. Décoré de chandeliers à cristaux, d’un plafond orangé vif, de miroirs dorés et de boiseries, le café sert de manière tout aussi chic des mimosas avec ses crêpes nappées de crème à l’érable, ses plateaux de pâtisseries françaises et son décadent croque–madame sur gaufres.

À partir du café, vous n’êtes qu’à un jet de pierre de Boathouse, entreprise familiale qui vous permet de louer pédalo, kayak ou canot pour sillonner la rivière Avon. Si vous préférez la terre ferme, empruntez les sentiers qui épousent les rives pour savourer la vue et croiser les communautés de cygnes et de canards bien actives l’été à Stratford. Saluez le Perth County Courthouse au passage et rendez–vous aux Shakespearean Gardens (jadis le site d’une fabrique de lainages), où le public peut observer une foule de plantes, y compris des espèces citées dans l’œuvre shakespearienne, comme la rue et l’herbe aux goutteux.

À lire: Une journée parfaite à Niagara

Après–midi

Le dîner venu, poussez la porte de l'El Cactus Taco Shop, où le chef mexicain Alondra Galvez s’inspire de la cuisine de sa grand–mère et propose un délicieux menu de botanas (des plats à partager) et de tacos qui vont du végane «grano» au très viandeux. Prenez place sur la terrasse convoitée et commandez le sikil p’ak, une trempette maya traditionnelle de graines de courge, un taco de cochinita (porc effiloché) et une margarita fruitée.

À la sortie du resto, vous serez au bout d’Ontario Street, artère commerciale de la municipalité et point de départ idéal pour une virée dans les boutiques du coin. En allant vers l’est, vous trouverez La Osa, qui vend des vêtements rétro de même que des bijoux faits de matériaux recyclés. Vous croiserez ensuite Fanfare, Wills & Prior et Diamond Dogs, dans cet ordre. La première est une libraire datant de 1967 où les bibliophiles peuvent fureter parmi la sélection de littérature canadienne, d’anthologies, d’œuvres théâtrales et de livres jeunesse. La boutique d’intérieur Wills & Prior propose, sur deux étages, tout ce qu’il faut pour votre décor, y compris de nombreux objets locaux, entre planches en bois d’érable et bols de service en porcelaine. Enfin, Diamond Dogs offre des vinyles qui vont du rock des années 50 au post–punk décalé.

Vous voudrez sans doute poursuivre votre découverte du centre–ville via les rues Wellington et Downie au coin desquelles s’élève l’imposant hôtel de ville de Stratford. Mais rassasiez–vous d’abord de délicieuses sucreries. Le secret est bien gardé : Stratford compte des chocolatiers talentueux, et Rhéo Thompson mène le bal. Sa création signature (devenu LE chocolat de Stratford) est le «mint smoothie», un petit morceau de chocolat renfermant un cœur moelleux à la menthe. Pour votre dose de caféine, plusieurs cafés indés s’offrent à vous. Edison’s et revel comptent parmi les favoris du coin, de même que la toute première succursale de Balzac’s.

Soirée

Lors de la saison des festivals, Stratford est le théâtre de doux moments, y compris dans les restaurants. Réservez une table à 18h afin d’être prêt pour le lever de rideau de 20h tapant (et avisez le personnel de vos plans). Lovage, le petit nouveau de la petite (mais géniale) scène gastronomique de Stratford, est un prélude délicieux à toute soirée au théâtre. Derrière sa vibrante devanture vert persil, le chef Jamie Crosby (qui a travaillé au Noma de Copenhague et au Grey Gardens de Toronto) prépare une cuisine bistro de marché aux influences internationales. Ses offrandes vont du maquereau espagnol à la sauce XO au baccalà mantecato, une tartinade vénitienne de morue salée.

Vous voilà à 10 minutes de marche du nouveau théâtre Tom–Patterson, un chef–d’œuvre tout en courbes situé au bord de l’eau et paré de bronze scintillant, de grandes fenêtres et d’accents de calcaire (le bâtiment a reçu une médaille du Gouverneur général en architecture). Patterson (l’homme et non le théâtre) était un journaliste local qui a profité du nom de la municipalité partagé avec le lieu de naissance de Shakespeare pour lancer le désormais légendaire festival de Stratford. Pour marquer l’ouverture du théâtre (les travaux étaient terminés en 2020, mais la pandémie a contrecarré les plans), on présente Richard III et All’s Well That Ends Well, les deux pièces qui avaient lancé le festival présenté sous chapiteau en 1953.

Pourquoi pas un week–end?

Vous souhaitez passer la nuit sur place? Installé sur un terrain de six acres et demie, le Bruce Hotel est à distance de marche d’une autre scène d’importance, le Festival Theatre. L’hôtel boutique de 25 chambres affiche un charme d’antan et fait aussi un clin d’œil au saint patron (ou dramaturge) de Stratford : dans son lobby, des costumes portés sur scène sont en montre et vous pouvez manger des biscuits chinois qui renferment des citations du célèbre Barde. L’établissement possède aussi une ligne téléphonique réservée à la livraison de biscuits à la chambre (vous n’avez qu’à appuyer sur un bouton) et propose une rencontre avec un maître apiculteur qui s’occupe des ruches produisant quelque 500 livres de miel par année.

À lire: Nouveaux motels : 3 raisons de découvrir l’Ontario en voiture