Nous passons en revue les restes de notre dîner. « J’ai une pomme. » Je me tourne vers mon mari. « Toi ? » Il sort une barre Toblerone en train de fondre doucement.
Après 10 heures de randonnée en cette chaude journée d’août dans les Alpes suisses, de Grindelwald à Guttannen, nous en sommes à nos ultimes bouchées d’énergie et aux dernières gouttes d’eau de nos gourdes. Encore une heure avant d’atteindre notre destination, le hameau de Handegg. C’est bientôt l’heure du souper et le soleil descend, qui allonge les ombres jumelles de nos corps sur la vallée de l’Aar.
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Au moment de planifier notre randonnée sur la Via Sbrinz de la Suisse centrale jusqu’au val Formazza, en Italie, j’ai rudement sous–estimé la distance à parcourir en cette seconde journée de notre trek de cinq jours, soit plus de 70 km par vallées alpines et hauts cols. Je crains que nous ayons épuisé notre énergie et notre enthousiasme et que nous peinerons à refaire le plein pour terminer le trek, que j’ai choisi de faire pour mes 50 ans. Mais peut–être que c’est juste la faim qui parle.