Nos projets de voyage pour 2020 étant provisoirement sur pause, nous nous tournons vers nos souvenirs pour trouver du plaisir dans ces escapades inspirantes qui ont eu un écho en nous, et qui nous ont enseigné des leçons précieuses sur nous–mêmes et sur le vaste monde que nous avons en partage. Dans cette nouvelle série, nous revisitons avec vous nos meilleurs voyages à vie, en espérant que vous ferez de même avec nous. Cette semaine, notre rédactrice principale, Camille Cardin‑Goyer, retourne à Mexico, théâtre de la bouffe de rue, des délices qu’on mange avec les doigts et d’une haute gastronomie. Elle s’y est rendue à l’automne 2019.
enRoute Dis–nous pourquoi ce voyage te revient en tête aujourd’hui. Pourquoi est–il inoubliable ?
Camille Cardin–Goyer Mon bien–être repose principalement sur la bonne bouffe et les gens avec qui je la partage. Après un mois de confinement, j’ai frappé un mur en cuisine. Mon garde–manger est plein de conserves, je n’ai plus d’inspiration et j’ai une envie folle de manger à l’extérieur et de découvrir de nouvelles saveurs. C’est précisément ce qui nous a amenés, mon amoureux (chef) et moi (grande gourmande), à Mexico au départ. En quête d’idées de recettes, j’ai parcouru la quantité impressionnante de photos de bouffe prises lors de mon voyage.
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ER Quel type de nourriture mexicaine traditionnelle as–tu trouvée lors de cette aventure ?
CCG La ville de Mexico est un paradis culinaire, et pas un petit. J’ai voulu la découvrir la seconde où j’ai vu comment le chef propriétaire de Pujol, Enrique Olvera, transformait la cuisine mexicaine traditionnelle dans l’émission Chef’s Table. « J’espère que tu as faim », m’a lancé mon copain lorsque notre avion a atterri : nous étions là pour manger. Nous avons passé une semaine à suivre l’odeur des tortillas fraîches, de la viande grillée et des piments ancho qui flottait dans l’air, traversant la ville au rythme des antojitos (« petit en–cas »). Nous avons succombé à tous les aliments de rue que nous avons croisés, discutant des contrastes de saveurs tandis que le guacamole crémeux dégoulinait sur nos doigts, débattant où nous diriger ensuite en trinquant à la meilleure eau–de–vie mexicaine. Et chaque jour se terminait avec un repas gastronomique servi sur une porcelaine de Limoges, dans certains des meilleurs restos du monde.