La flamme olympique brille, le ciel est parfaitement dégagé (littéralement, grâce au Bureau des modifications météorologiques de Beijing) et les athlètes des quatre coins du monde arrivent pour participer aux Jeux olympiques d’hiver de 2022. Alors que des millions de Canadiens s’apprêtent à se river à leurs écrans en se rongeant les ongles durant quelques semaines pour nos champions nationaux qui livreront bataille afin de remporter des médailles, nous avons rencontré le patineur de vitesse Gilmore Junio, qui nous a séduits à Sotchi quand il a cédé sa place à son coéquipier Denny Morrison dans l’épreuve du 1000 m hommes. (M. Morrison avait chuté dans une épreuve de qualification, mais a finalement remporté la médaille d’argent, grâce à l’esprit sportif de M. Junio.) Celui–ci raconte pourquoi il aime représenter le Canada, comment il arrive à contrôler sa nervosité avant une épreuve et où il préfère s’entraîner. Et, parce que les Jeux olympiques symbolisent le partage et la générosité, lui et quatre coéquipiers d’Équipe Canada (Marie–Philip Poulin, Mikaël Kingsbury, Cynthia Appiah et Cassie Sharpe) nous inspirent par la passion avec laquelle ils soutiennent leurs organismes de bienfaisance préférés.
enRoute Quel est votre premier souvenir de voyage?
Gilmore Junio Mon premier voyage en famille aux Philippines. J’avais six ans, c’était ma première fois en avion; je me rappelle qu’on m’a appris comment me déboucher les oreilles en soufflant, alors qu’on gagnait de l’altitude. J’ai grandi à Calgary, alors quand je suis arrivé à Manille, je suis sorti de l’aéroport et j’ai été tellement assailli par la chaleur et l’humidité que je me suis évanoui!
eR Quel est votre endroit de prédilection dans le monde pour l’entraînement?
GJ La Norvège. En fait, j’y ai vécu un an et je suis tombé amoureux du pays. Les paysages sont beaux, et les gens incroyablement gentils (à l’instar des Canadiens sur plusieurs aspects). Cependant, soyez averti, il faudra sortir vos bidous si vous voulez boire une bière.
eR Quelle langue étrangère aimeriez–vous apprendre?
GJ Le tagalog, la langue nationale des Philippines. Hélas, je ne l’ai pas appris de mes parents, et à bien y penser, je regrette de ne pas y avoir mis plus d’efforts. En vieillissant, j’apprécie en découvrir davantage sur mon héritage culturel et mon pays d’origine; apprendre à parler le tagalog fait partie de ce processus.
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eR Quel est votre rituel avant une épreuve?
GJ Depuis 12 ans, le jour d’une course, alors que je me rends de l’hôtel à la patinoire, j’écoute l’album From Under the Cork Tree de Fall Out Boy. Qu’il s’agisse d’un trajet de 10 ou de 60 minutes, je l’écoute toujours à partir de la deuxième chanson, puis je laisse l’album jouer jusqu’à l’arrivée.
eR Qui est votre athlète préféré de tous les temps?
GJ Jarome Iginla. Enfant à Calgary, je voyais Iggy comme le roi du hockey; il pouvait compter des buts, faire des passes, plaquer, se battre. Tout ce qu’il fallait pour son équipe, Iggy pouvait le faire. Qu’elle perde ou gagne, il a toujours tout donné pour ses coéquipiers comme pour la communauté, et c’est admirable, selon moi. En plus, le fait de voir représenté un joueur de hockey noir qui avait l’air différent, tout comme moi, c’était un truc énorme. Il m’a aidé à croire que je pouvais réaliser de grandes choses.
eR Qu’est–ce qui fait la beauté du Canada, selon vous?
GJ Facile! Les gens. D’un bout à l’autre du pays, vous croisez des gens qui défendent l’importance et la richesse de la communauté, qui aident leur voisinage et des étrangers. Nous sommes un peuple humble, nous sommes gentils, nous sommes inclusifs et terre à terre, et c’est pourquoi je me considère comme si privilégié de représenter le Canada depuis 12 ans.
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