«Il n’y a pas meilleure façon de comprendre un vin que de visiter l’endroit où on le produit», déclare Gina Haverstock, viticultrice aux Gaspereau Vineyards de Wolfville, en Nouvelle–Écosse. Elle et moi nous trouvons au sommet d’un coteau, où nous embrassons du regard plus de 800 m de vignes, dont les fruits paraissent éclatants et dodus à travers le feuillage des ceps.
Une caractéristique d’un bon vin, c’est qu’il est plus qu’une simple boisson. Tel un miroir déformant, un vin de qualité est un agglomérat de différentes facettes, il donne à goûter non seulement sa saveur propre, mais aussi celle du terroir dont il est issu: la terre, l’air, peut–être même l’âme d’un lieu. Dans un verre de torrontés, on peut goûter au vent froid des vallées Calchaquíes d’Argentine, et dans un muscadet, au soleil de la vallée française de la Loire. La côte Est du Canada produit des vins aux effets similaires, ceux de l’appellation Tidal Bay, des blancs aromatiques délicieusement subtils, où l’on peut apprécier la douceur légèrement saline du littoral néo–écossais.