Voyagez au Nouveau–Mexique comme David Bowie

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Montez le volume et vivez au rythme du super bon glam rock britannique, quand vous visiterez le Nouveau–Mexique.

Marcher sur les traces de David Bowie au Nouveau–Mexique se trouve en tête de liste des choses les plus inusitées à y faire. Étant donné l’engouement et toute l’effervescence entourant les célébrations des 75 ans de David Bowie – celles des dates marquant sa naissance, en janvier 2022, et sa mort, il y a 6 ans –, il semblait à propos de revisiter la toile de fond où se déroule son premier film, L’Homme qui venait d’ailleurs. (Et, ça vaut la peine d’entreprendre le voyage, même si on n’est pas l’un des plus grands fans de Bowie.)

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16 décembre 2021

Sorti en 1976, L’Homme qui venait d’ailleurs est l’histoire du cauchemar éveillé de Thomas Jerome Newton, un extra–terrestre venu sur Terre, parce que sur sa planète sévissait une sécheresse meurtrière. Mais, ses projets d’exporter de l’eau depuis notre planète échoueront à cause d’un nouvel engouement malsain pour le sexe, l’alcool, la télévision et une femme de chambre prénommée Mary–Lou. Vu que le film a été tourné aux quatre coins du Nouveau–Mexique et que l’État y tient l’un des rôles principaux, on trouve une foule de lieux thématiques qui célèbrent David Bowie. Alors, montez le volume et découvrez comment vivre au rythme d’un des plus emblématiques musiciens de glam rock britannique.

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White Sands National Park
Parc national des White Sands.   Photo: Raychel Sanner

Parc national des White Sands

Située entre les villes de Alamogordo et Las Cruces, dans le sud du Nouveau–Mexique, cette incroyable étendue de fin sable blanc immaculé, l’une des merveilles du monde, a été transformée en planète du personnage de Newton, où on vivait une sècheresse. Dans la vraie vie, cette vaste étendue occupe 590 km2, dont chaque centimètre ressemble à un autre univers, tel que dépeint dans le film. C’est le plus important gisement de gypse (minéral) et vu qu’on y compte 5 sentiers de randonnée (d’une distance de 650 m à 8 km) et des dunes à l’infini, idéales pour faire du surf sur sable (parfaites pour les luges en soucoupe, qui sont vendues dans la boutique du parc), c’est aussi le terrain de jeu le plus surréaliste du monde. On peut également y vivre toute une expérience de camping – avec très peu de pollution lumineuse (il n’y a aucune grande ville à des kilomètres à la ronde), les étoiles y sont spectaculaires. Enfin, sachez que si vous trouvez d’étranges objets métalliques, n’y touchez pas, il ne s’agit pas de souvenirs de la planète de Newton, mais bien de munitions non explosées, étant donné que le parc se trouve à côté d’un site d’essais de missiles.

Fenton Lake
Fenton Lake State Park.   Photo: Joshua Mellin

Fenton Lake State Park

Newton a d’abord atterri aux abords du lac Fenton. Mais bien que ce soit sa quête d’eau qui l’ait entraînée sur Terre, c’est la beauté du parc national du Nouveau–Mexique qui l’a incité à y construire une maison, sur le bord de l’eau. Les décors du film sont démontés depuis belle lurette, mais les pins ponderosa entourant le lac (à 2407 m au–dessus du niveau de la mer, dans les montagnes Jemez, au nord–ouest de Santa Fe) y sont toujours à l’identique. Sur le lac, perfectionnez votre pratique du kayak, pêchez à la mouche, du printemps à l’automne (l’eau pullule de truites) ou profitez de la faune, notamment avec les chants de divers oiseaux ou en admirant chevreuils, dindes, rats musqués et autres wapitis. Peu de touristes se rendent aussi loin, mais la beauté des montagnes entourant le lac et la quiétude des lieux valent largement le détour.

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Belen

Les vastes paysages désertiques du film ont été tournés juste à l’extérieur de Belem (qui signifie Bethléem en espagnol), une petite ville à environ 30 min de voiture d’Albuquerque, qui longe le Rio Grande. La région a attiré plusieurs artistes ou créatifs, dont le fondateur du musée Bugg Lights (un établissement avant–gardiste pour enfants, qui présente des expos allant d’arbres de Noël fabriqués avec des peluches à un espace dédié aux extra–terrestres) et la performeuse Judy Chicago, qui conçoit d’élaborées performances avec de la fumée multicolore (à l’instar de feux d’artifice) pour mettre en lumière les beautés naturelles de la région. Pour parfaire votre expérience à la David Bowie dans L’Homme qui venait d’ailleurs, baladez–vous dans l’aire protégée Whitfield Wildlife Conservation Area. Cette fragile zone humide, qu’ici on appelle bosque («forêt» en espagnol), est une oasis boisée unique du Sud–Ouest (Newton passe la plupart de son temps à déambuler dans la nature). Vous pourrez revenir sur Terre et retomber de manière sécuritaire, comme le protagoniste du film, et essayer Skydive New Mexico.

La Albuquerque Civic Plaza
La Albuquerque Civic Plaza.   Photo: Joshua Mellin

La Albuquerque Civic Plaza

Il y a une foule de choses à faire à Albuquerque, la plus grande ville du Nouveau–Mexique. En plus d’être la capitale mondiale de la montgolfière, la ville accueille tous les ans le Rassemblement des Nations (Gatherings of Nations), l’un des plus grands pow–wow d’Amérique du Nord. Sinon, le téléphérique Sandia Peak Tramway, qui vous entraîne à plus de 3163 m au–dessus des monts Sandia, vous permet d’admirer jusqu’à 28 490 km2 à la ronde, pour une vue imprenable sur la vallée et la ville en amont. De là, rendez–vous à l’un des sentiers de randonnée, où novices comme athlètes trouvent leur bonheur (le niveau de difficulté se mesure suivant l’inclinaison, qui s’échelonne de 59 m à plus de 1821 m). Si vous êtes amateur d’architecture brutaliste, direction la Civic Plaza, où se déroule l’une des scènes clés du film L’Homme qui venait d’ailleurs (le moment où Newton rencontre un diabolique intermédiaire). Bien qu’à la suite de rénovations, dans les années 1990, on ait supprimé la fontaine cubique à étages, l’atmosphère du film persiste toujours, grâce aux jets d’eau et aux immeubles à proximité, tels la WaFd Bank et le Hyatt Regency. Allez faire un tour, lors d’un des concerts régulièrement programmés sur la Civic Plaza, ou regarder des matches.

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bâtiments en pisé et ciel bleu
Santa Fe.   Photo: Gabriel Tovar

Santa Fe

Considérée comme la capitale mystique du Nouveau–Mexique, c’est à Santa Fe que les cultures mexicaine, amérindienne, espagnole et du Wild West convergent. Son emplacement imprenable sur un plateau, aux pieds des monts Sangre de Cristo, et sa multitude de teintes ocre, à l’instar de la palette Adobe, qui se reflètent sur les immeubles de la Santa Fe Plaza (construite au début du 15e siècle) a attiré des générations de gens en quête d’introspection et a créé une dynamique scène artistique, dont l’époustouflant collectif Meow Wolf. D’abord un regroupement informel de locaux pour des artistes du cru, la immersive House of Eternal Return de Meow Wolf est un espace sis dans ce qui semble être une ancienne maison victorienne bancale (mais, en fait, c’est une ex–salle de quilles de 70 pièces). Ouvrez les portes du réfrigérateur et vous vous retrouvez plongé dans un univers bizarroïde, où des panneaux sous les escaliers mènent à des tunnels secrets; et c’est ainsi que continue le voyage surprenant, magnifique et délirant, grâce à 6096 m de créativité stratosphérique. On a l’impression d’être passé de la Terre à une autre planète, un monde où Newton et même Bowie ne seraient pas dépaysés.