La file au contrôle de sûreté de l’Aéroport international de Calgary avançait à pas de tortue.
« J’aime pas attendre en file ! » s’est exclamé mon fils, alors âgé de six ans, en me tenant fermement et anxieusement la main. Deux minutes plus tard, il s’écroulait par terre, en sanglots, et refusait de bouger. Des voyageurs nous lançaient des regards étonnés. Décontenancés, mon mari et moi nous demandions pourquoi nous avions même osé sortir de la maison ; après tout, 87 % des familles comme la nôtre, avec un enfant qui a un trouble du spectre de l’autisme, ne voyagent pas du tout.
Au cours des sept années qui se sont écoulées depuis, voyager est devenu plus facile pour notre famille affectée par l’autisme. Nous avons appris à préparer notre fils aux jours de voyage, et nous lui donnons des outils, par exemple des objets à manipuler, afin d’atténuer son anxiété dans les longues files d’attente.
En matière de handicaps, l’inclusivité s’est accrue dans le monde du voyage : pendant des années, les besoins des personnes aux prises avec des problèmes sensoriels, des troubles cognitifs, une mobilité réduite ou des problèmes de santé mentale ont été essentiellement ignorés, mais les six millions de Canadiens qui s’identifient comme ayant un handicap trouvent de moins en moins ardu de voyager au Canada et à l’étranger.
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